Après deux épisodes sur NES en 1987 et 1990, la saga fait un bon en avant tant au niveau visuel de par le fossé technologique qui sépare la première console de Nintendo et la première de Sony, mais aussi de part l'expérience video-ludique à laquelle le joueur va prendre part.
Sorti début 1999 en Europe, c'est dès le premier jour que je me suis jeté dessus. Ne connaissant même pas l'existence des épisodes précédents... à l'instar de beaucoup d'autres. Le synopsis de départ semble être une énième histoire de rebelles prenant la direction d'une base militaire avec menace nucléaire à la clé et, évidemment seul vous, pouvez faire quelque chose. Cela n'en restera bien évidemment pas là puisque s'il fallait un mot pour définir Metal Gear Solid est: scénario ! Un scénario qui ne serait rien sans sa mise en scène digne des plus grandes productions hollywoodiennes. Les références sont nombreuses et le réalisme renforcé. Ici pas question de foncer, il va falloir s'infiltrer. Que ce soit lorsqu'un garde fait une pause-pipi, en créant diversion (en toquant ou grâce à vos empreintes de pas dans la neige) ou en lui cassant le cou par derrière. Attention toutefois à ne pas prendre froid sans quoi les éternuements à répétition deviendront votre quotidien. Déjà, l'expérience de jeu est du jamais vu ! Pour rappel, nous sommes sur PS1.
On ne s'arrête pas là, place aux boss, tous, je dis bien tous ultra-charismatiques. Avec leur style et donc bien souvent leurs défauts qui vont avec. Le plus charismatique est peut-être Psycho Mantis, le gameplay passant de la 3D à la 4D. Quel souvenir quand Psycho tente l'expérience de la manette à terre (Metal Gear Solid est d'ailleurs à ce jour le seul jeu exploitant à 100% le dualshock), faisant sauter le canal video ou analysant votre manière de jeu via la carte mémoire. Flippant mais mémorable. C'est l'esprit Kojima. Comme quand à la recherche d'une station du Codec (système de communication), on nous dit qu'elle est notée sur "cette boite de jeu-là". Comme un con il m'a fallu 5 minutes pour comprendre que c'était la véritable boite du jeu qu'il fallait prendre. Une image révélant le numéro de la station (et pan pour ceux qui l'ont copié) !
Les scènes cultes s'accumulent les unes après les autres, de la descente en rappel sous les tirs du Hind-D à la séquence de torture dont votre résistance ou non influencera la fin (même si la suite de la saga fait comprendre hélas qu'il y a qu'une fin), d'aller chercher un endroit pour refroidir et/ou réchauffer la carte thermo-déformable, le couloir ensanglanté menant au combat avec Grey Fox, aller mater le derrière des soldats pour savoir lequel est la fille du colonel infiltré (Kojima mysogine? noooooon !) et j'en passe...
Certes la durée de vie est plutôt courte niveau jeu pure (surtout qu'on nous refait passer à certains endroits (revenir en arrière chercher le sniper)), mais l'histoire est tellement dense et riche qu'on a aucun problème à le recommencer. Kojima le sait en proposant 3 manières de se relancer dans l'aventure (1: si on a résisté à la torture, 2: si pas, et 3: une fois de chaque). J'ai terminé ce jeu une bonne dizaine de fois car c'était tout simplement pour l'époque du jamais vu. La frontière avec le cinéma n'avait jamais été aussi proche. Une expérience de jeu unique ! Un chef-d'œuvre ! Bref, une véritable révolution video-ludique...