Dans la galaxie des Metal Gear Solid, certains épisodes ne sont pas numérotés, mais restent canons. Après s’être coltiné les cinq premiers épisodes l’année passée, j’étais curieux de voir ce que Kojima était capable de proposer sur une console portable.
Dans un premier temps, ce fut peu sexy. Ce qui saute aux yeux, c’est le gameplay qui a des trous par rapport aux autres épisodes. Plusieurs éléments de la palette de mouvement de MGS ont disparu, dont certains qui étaient présents dès la PS1. On ne peut plus se déplacer en rampant, on ne peut plus se mettre contre un mur et le longer, on ne peut plus déplacer des corps, on ne peut plus se cacher dans des armoires… Autrement dit, le gameplay parait pauvre à côté des autres jeux. De plus, le mapping des boutons est complexe. Le fait de devoir appuyer sur la flèche gauche ou droite pour les items porte à confusion puisque les deux sont affichés à droite sur l’écran. Dans les moments de stress, tout peut partir en vrille à cause de ça. De plus, la caméra m’a posé problème jusqu’à la fin. Par ailleurs, les cinématiques du jeu sont dans un premier temps sympathiques à voir. Un style comics avec des sprints qui se déplacent. Kojima cherche encore une fois à nous faire interagir durant celles-ci via des QTE ou la possibilité de parfois bouger la caméra. Bien qu’elles soient nombreuses, Kojima nous épargne des cinématiques qui durent plus de 30min (on doit dire merci, je pense). Cependant, à plusieurs reprises, ses cinématiques m’ont paru trop longues pour rien, elles ne racontaient rien ou se répétaient sans raison, ou introduisaient des personnages dont on n’en avait rien à faire, bref du Kojima. De plus, pourquoi avoir modélisé en 3D tous ces personnages secondaires pour ne jamais les utiliser ? Ce temps de développement aurait pu être accordé à d’autres éléments du jeu. N’ayant pas apprécié la Mother Base de MGS V, j’ai sué en la voyant être déjà présente dans Peace Walker. De même pour les différents éléments de gestion dans cette base : Système d’unités à gérer, projets d’expédition à programmer, lancement de recherches et développement… Vraiment rien qui ne m'emballait ici.
Puis, après avoir passé le cap de la douche froide, j’ai commencé à apprécier ma partie sur MGS Peace Walker. La Mother Base est bien plus viable que dans MGS V, ça en devient même gratifiant de voir l’ensemble évoluer. On prend le temps avec plaisir. Dès que la R&D a terminé un nouveau jouet, on s’empresse de l’utiliser. L’histoire m’a emporté sans que je ne m'en rende compte. C’est d’autant plus gratifiant de savoir d’où viennent Paz et Chico quand on a fait MGS V avant. Le rôle que joue The Boss dans le jeu est bien amené, alors que le jeu se déroule après MGS 3. La BO est remarquable, elle fait le travail qu’on attend d’elle dans MGS. Sur le plan graphique, le jeu est encore une fois remarquable avec certains modèles 3D très soignés pour de la PSP. Le gameplay (avec les trous dans la raquette, hein) reste efficace dans l’ensemble même si on cherche à faire des moves que le jeu ne peut pas faire à plusieurs reprises. Je regrette quand même que la vraie fin qui est obtenable qu'après des missions fastidieuses. Nul doute que jouer en ligne sur un tel jeu est appréciable, je n'ai ni eu l'occasion, ni l'envie d'essayer.
Bref, Metal Gear Solid : Peace Walker est un jeu qui s’en sort avec les honneurs. On est loin de l’exploit des autres jeux de la licence, mais on est entre les MGS 1 à 4 et MGS V. C'est ce dernier qui est allé trop loin, ici le jeu n’est pas infernal par moment. Le cinquième épisode numéroté est juste allé trop loin. On sent qu’on joue à un jeu de Kojima. Loin d’être sans défaut, le jeu arrive à être davantage bourrin que les autres épisodes. L’infiltration est parfois totalement secondaire. Peace Walker, contre toute attente, c’était bien. Vraiment très bien.