Dans la galaxie des licences les moins connues par le grand public, j’appelle Paper Mario. Dans la constellation des jeux cultes que Nintendo n’a jamais ressortis depuis leur sortie, j’appelle La Porte Millénaire. En effet, aujourd’hui jouer à ce jeu signifie soit passer par la Sainte émulation, soit claquer une somme d’argent aberrante pour un jeu qui a 20ans. Faisant partie du patrimoine protégé de Nintendo, ils ont enfin la bonne idée de le ressortir avec une petite refonte HD bienvenue.
Premier constat sur le jeu : C’est mignon et coloré. Les animations en papier/carton sont géniales. L’esthétique globale du jeu est irréprochable. Quand on découvre un secret, c’est un morceau de feuille qui s’envole ou se déchire. Quand on se transforme, c’est Mario qui se plie en avion, en rouleau ou en bateau. Quand on bat un ennemi, ce sont des confettis. Quand on entre dans une maison, les murs se déplient pour ouvrir la visibilité. C’est remarquable et astucieux. Les combats fonctionnent aussi. Simples mais efficaces. Beaucoup de bonnes idées là encore : que ça soit le décor qui se déplie sur la scène de théâtre au début, le public qui interagit avec nous et inversement, les mini-jeux en guise d’attaque. C’est amusant. Le jeu offre la possibilité de porter un badge qui permet de jouer au jeu avec les musiques de la version GameCube. Force est de constater que le travail accompli sur la BO est remarquable. Au-delà de la réorchestration, c’est un nouveau mixage qui est proposé. Les partenaires sont sympathiques. L’humour du jeu fait mouche, surtout les running gags.
Alors, tout est rose ? Non. Le jeu est parfois (souvent) chiant. Tout cela réside dans plusieurs points. Déjà, le jeu est lent. Mais alors, leeeeeeent as fuck. Que ça soit les déplacements ou les dialogues, ça parait interminable. En parlant de dialogues, le jeu est tellement bavard pour rien. Le début du jeu paraît être un enfer. Clairement, le début est naze: en plus des personnages qui parlent pour ne rien dire, on a aucun pouvoir, ce qui fait qu’on n’est jamais stimulé en nous déplaçant et les combats sont plats. J’entends qu’ils ne peuvent pas être trop vite compliqués dès le début, mais il n’empêche qu’on s’emmerde. Quand on voit qu’on est sur la première gemme étoile sur les sept, ça paraît être le bout du monde. C’est seulement au chapitre 3 que la magie s’installe. Plus on avance et plus celle-ci prend de l’ampleur jusqu’à arriver à la fin qui est géniale. Encore faut-il endurer les allers-retours que le jeu ne cesse de nous demander de faire. C’est si long par moment. Encore une fois : rien de stimulant et de gratifiant à refaire le même chemin. Le parcours n’est même pas plus facile grâce à l’expérience acquise au cours des combats. Ça n’est pas l’histoire qui nous tient en haleine, du moins au début. Les phases avec Peach ne volent pas haut et celles avec Bowser font sourire, mais c’est tout. Les énigmes que propose le jeu sont assez convenues, mais deviennent un minimum satisfaisant en fin de partie.
Bref, Paper Mario la Porte Millénaire c’était sympathique, mais il faut supporter les premières heures. Après ça, ça monte crescendo. Il faut aussi encaisser la lenteur, les allers-retours et les dialogues inutiles pour pouvoir apprécier tout le reste. C’était une relative déception. Difficile de partager la hype autour de ce jeu quand on s’est aussi souvent emmerdé dessus. On joue davantage à Paper Mario pour le fun de jouer à Mario en papier que pour le fun d’un RPG.