Pour être franc, j'ai toujours eu du mal avec les FPS. Je fais partie de ces pauvres gens atteints de la triste condition qui fait qu'on rend nos chocapics quand on joue à la première personne et qu'on se met à geindre dès qu'on est assis en sens inverse dans les transports en commun. C'est pas facile tous les jours, vraiment.
Le fait est qu'à cause de ce problème, je n'ai pas eu le courage d'aller au bout de Mirror's Edge. Il y a des FPS qui ont réussi à suffisamment m'attraper par les tripes pour que je passe outre mon gerbitus totalus, mais pas celui-là.
Tout d'abord, j'ai trouvé le jeu en lui-même assez bof voire mauvais sur les bords. Le gameplay se résume grossièrement à courir partout et à appuyer sur une touche devant des trucs et des machins pour sauter ou marcher sur des murs. M'est avis que le jeu aurait grandement gagné à utiliser plus de touches qu'une seule. On se retrouve avec des contrôles beaucoup trop simplistes qui n'arrivent pas à faire gagner de l'intérêt au concept du jeu (c'est à dire celui de Parkour à la première personne).
Le jeu se veut extrêmement rapide ; on est constamment harcelé à l'oreillette parce qu'on traîne, tous les objets qu'on peut utiliser pour avancer sont indiqués en rouge (et rien n'incite à désactiver cette feature, puisque ça ralentit la progression), les phases d'action ne permettent parfois aucune erreur... Tout ça contribue à donner au jeu un côté die & try vraiment déplaisant. Il n'y a aucun sentiment de liberté alors que l'idée de pouvoir utiliser des déplacements types de Parkour laisserait penser qu'au contraire, on devrait être plus libre. Tout est péniblement linéaire, et les environnements n'ont rien de naturel, avec ces échelles dont il manque mystérieusement le bas et ces poutres posées exactement au bon endroit pour qu'on puisse s'en servir comme appui pour sauter. Ce genre de détail n'aide en rien à l'immersion.
Les scènes d'action, quant à elles, sont une catastrophe totale. Le jeu s'en serait retrouvé plus sympathique s'il en avait été dépourvu. Elles sont extrêmement forcées et chiantes... Je ne leur ai trouvé strictement rien d'amusant. On se retrouve vite condamné à devoir les réessayer en boucle, et on hurle de soulagement dès qu'elles sont passées. Je comprends que ce soit voulu qu'elles ne soient pas aussi aisées que les déplacements dans le jeu, car évidemment, Faith n'est pas une lutteuse professionnelle ; mais dans ce cas, pourquoi en avoir bourré autant dans les chapitres ?
Et enfin, pour couronner le tout, le jeu empeste ce côté super cliché, surfait et dramatique propres aux jeux triple A d'EA. Les personnages nous délivrent des lignes et des gestes bien trop grandiloquents, et le tout est atrocement fade. Et ça, c'est sans parler du fait que le scénario est douloureusement inintéressant et que les personnages sont tout sauf attachants (Faith n'a pas de personnalité, bon sang). Ajoutez à ça le fait que les cinématiques sont hideuses et mal animées, et il ne me restait plus rien pour avoir envie de me forcer à finir le jeu.
En somme, j'estime que le jeu avait sans doute bien plus de valeur en 2008, mais... pas tant que ça, puisqu'il y avait bien d'autres jeux antérieurs à celui-ci dont le concept était tout aussi novateur et dont l'expérience était bien plus plaisante. En ces conditions, je ne peux pas me contenter d'être sympa et de taxer le jeu d'« œuvre qui vieillit mal ». Il est moyen, et ça s'arrête là.
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