Les jeux drôles ne sont pas légion, mais ceux qui expriment leur humour par le gameplay et non la narration sont encore plus rares. Dans Octodad on dirige un poulpe déguisé en mari modèle qui doit garder sa couverture auprès des humains crédules. La particularité ergonomique du jeu étant que l'on dirige chaque membre (jambes, bras qui correspondent chacun à deux tentacules) séparément et complètement. A la manette, jambes et bras se switchent par gâchette et se dirigent avec les deux sticks, l'un servant au mouvement latéral et l'autre au mouvement en profondeur. La moindre action devient alors une cascade burlesque inouïe qui vous fera alterner entre le plaisir visuel de l'absurdité et la frustration laborieuse de n'arriver à rien. Le jeu redéfinit le concept d'éléphant dans un magasin de porcelaine, on en fout partout, on s'accroche n'importe où. Chaque tâche ménagère est une aventure et quelque part je me serai contenté de ce canevas "papa poulpe tond la pelouse et bois son café", tant le gameplay n'a pas besoin de plus pour exprimer tout son décalage. Pourtant le jeu prend en charge une narration en mode "accepter l'autre et ses différences" pas foncièrement désagréable mais qui dilue un peu son intérêt et le rend oubliable. Un peu dommage, mais ça reste une belle expérience.
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