Difficile de donner une note à Ôkami tant ses qualités font ses défauts et inversement. J’ai à la fois détesté et adoré y jouer.
Malgré les éloges faits sur le jeu, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher au début, il m’a bien fallu 3-4 heures avant de rentrer complètement dedans, autant d’heures durant lesquelles la manette me tombait des mains. En cause : des dialogues très longs apparaissant très lentement et non skippables, des voix de personnages monotones et angoissantes censées donner un effet de prophétie mais qui créent une certaine distance avec le joueur et surtout des dessins qui bougent en permanence, un véritable supplice pour les yeux. Sans compter le pinceau capricieux et les quelques réflexions d’Issun parsemées de misogynie. Aussi j’ai longtemps pensé que le jeu se résumerait à un petit monde ouvert dans lequel je devrais faire des allers retours entre les maps pour compléter des quêtes. Les heures passent et à l’instar du pseudo chef d’oeuvre Journey, l’impression de m’être fait bobo-duppé devient grande.
Avec une telle méprise du jeu qui s’installe, je me vois difficilement continuer. Pourtant, quelques sessions plus tard je me surprends à rentrer chez moi en ayant en tête de jouer à Ôkami. Ça y est j’aime le jeu ! J’y joue des heures d’affilées. Les défauts deviennent subitement des qualités : mes yeux se sont habitués aux dessins et je les trouve magnifiques, d’une très grande originalité. Je commence aussi à apprécier les dialogues, quoique longs, il servent en réalité une histoire très riche. Le jeu est d’une beauté et d’une poésie rarement égalées, certaines scènes nous transportent à tel point que j'aimerais me réincarner en Amaterasu et sauver le Nippon. Les musiques et les personnages nous font voyager dans la culture japonaise la plus pure. Le morceau "The Sun Rises" augure avec brio la conclusion d'une quête déjà épique.
Son gameplay innovant, ses dessins éclatants et son scénario prophétique lui permettent de transcender les générations. Pas étonnant qu'il soit devenu culte !