6/10. Et boum. Cela mérite des explications !

Alors oui, Sands of Time a complètement relancé la licence PoP et a inauguré une série d'excellents jeux, étalée sur une dizaine d'années. D'accord, gameplay révolutionnaire (pour l'époque), niveaux 3D vraiment impressionnants (pour l'époque), ambiance visuelle et sonore léchée (aujourd'hui encore !). Et puis, scénario plutôt bien ficelé. Ok, on l'a compris, ce jeu a ouvert des portes, il a influencé la décennie suivante en matière de jeu de plateformes.

Maintenant que toutes les louanges sont expédiées, retour à la réalité : en lui-même, est-ce que le jeu est bon ? Bof bof.

Répétitif. Vraiment répétitif. L'exploration obéit à quelques lois simples : si ce n'est pas le wall run, alors il faut sauter sur une corniche/colonne (et inversement). D'accord, la difficulté progresse un petit peu, et il faut un chouïa plus d'inventivité pour trouver un chemin vers la fin du jeu (au-delà de 90% de progression). M'enfin, chaque niveau ressemble autant à celui qui le précède qu'à celui qui le suit. Bien vite, on exécute automatiquement toujours les mêmes mouvements et d'une seule main, tandis que de l'autre on se retient de bâiller.

Lassant. Vraiment lassant. Le système de combat est censé être formidable, mais vous vous apercevrez vite que la diversité des ennemis s'élève au nombre incroyable de 3 ou 4, et que contre chacun un unique coup particulier est suffisant (soit le rebond contre le mur, soit sauter par-dessus, etc.). Donc vous répéterez les mêmes mouvements en boucle, en sachant que dans les combats, vos affrontez souvent un pop progressif de 15 à 30 ennemis par groupes de 4... si vous voyez trouble à force d'exécuter toujours le même rebond contre le même mur pour dézinguer le même ennemi, ne vous en faites pas, apparemment, les développeurs l'ont voulu ainsi !
Vous pouvez aussi tenter le style virtuose et bondir d'un ennemi à l'autre, mais quand vous devez en même temps protéger une princesse qui meurt en trois coups, vous n'avez pas vraiment le luxe de perdre de précieuses secondes dans le seul but d'avoir la classe... Par excellence, le boss final (vraiment décevant) révèle toutes les limites du système de combat, puisqu'il vous suffit d'alterner entre parer et taper, en agrémentant de quelques sauts. Clairement, il manque à Sands of Time un plus grand éventail de coups, qui a permis aux jeux ultérieurs de la licence d'offrir un système de combat un peu moins poussif.

Egalement, la caméra est parfois lamentable. On sait, c'est le premier jeu à autant exploiter le côté 3D des plateformes, il faut excuser les erreurs de jeunesse. M'enfin, cela n'enlève rien au fait que, plusieurs fois dans le jeu, la caméra se révèle vraiment lamentablement mal placée.

Et puis, il y a les petits défauts qui pourrissent l'expérience de jeu. Par exemple la volonté d'introduire de nouvelles énigmes sur la fin, qui tombe totalement à l'eau : la salle des bains aux portes innombrables, inutile ; le jeu des miroirs réfléchissants, sans intérêt. Et les nuées de chauve-souris, qui incarnent la quintessence du petit détail prévu pour ruiner votre plaisir du jeu, sans que rien ne le justifie.

En résumé, sauf pour le scénario, jamais je n'aurais poussé jusqu'à la fin de l'intrigue : le gameplay n'évoluera pas d'un iota, vous utiliserez toujours les mêmes coups contre les mêmes ennemis, les mêmes sauts sur les mêmes plateformes. Hormis pour le système de combat qui est parfois délirant (les animations par lesquelles le Prince achève les ennemis sont tellement lentes, qu'un autre monstre trouvera le temps de vous faucher sans que vous puissiez réagir), le jeu n'est pas très dur. Disons qu'au-delà des 10 premiers %, vous pouvez mettre un bot en pilotage automatique, il réussira aussi bien que vous ; et il se lassera moins vite.

Il y a deux licences qui ont révolutionné les jeux de plateforme 3D à l'époque : Prince of Persia et Tomb Raider. Et Sands of Time nous prouve que pour le début des années 2000, PoP a tout de même une bonne longueur de retard sur les Tomb Raiders de la même époque. Mais bon, cela reste un jeu presque mythique, alors il décroche un peu plus que la moyenne.

Donc boum. 6/10. CQFD.
Wakapou
6
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le 8 avr. 2013

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Wakapou

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