Arrêter le flux
Critique publiée à l'origine sur Etoile et Champignon.fr Levons un malentendu : le game-designer Lucas Pope, à qui l’on doit Return of the Obra Dinn, n’est peut-être pas le « créateur à message » que...
Par
le 23 avr. 2020
18 j'aime
⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Papers, please est probablement l'un des jeux les plus fondamentaux de ces dernières années, et j'aurai sûrement davantage apprécié Return of the Obra Dinn pour ce qu'il est, un petit jeu sans prétention, si je n'y avais pas joué avant.
La proposition de jeu de Lucas Pope est très intéressante : reconstituer les destins de chaque passager et passagère d'un navire marchand, l'Obra Dinn, disparu quelques années auparavant avant de parvenir au Cap Vert. Le résultat est joli, le jeu pas déplaisant à faire, et on a un vrai plaisir complétiste à dévoiler, un par un, le sort de chacun et chacune.
Mais... et bah c'est tout. De cette proposition de jeu, rien n'est fait à aucun moment. Les enjeux narratifs sont proches du néant, et on ne se sent que peu investi par le destin des passages - pire encore, le rythme semi-forcé proposé par le jeu nuit au plaisir de la découverte. A aucun moment je n'ai été surpris par les propositions de jeu de Return of the Obra Dinn, et je suis clairement resté sur ma faim de ce côté.
L'épilogue du jeu incarne probablement le plus la vanité de l'ensemble de la proposition : à la compréhension des éléments de l'intrigue et de ses enjeux, il n'apporte rien. Je suis très tenté d'étendre cet avis à l'ensemble du jeu. Dans son super livre Rise of the videogame zinesters, Anna Anthropy explique que les jeux vidéo, en tant que mediums artistiques, sont particulièrement efficients pour mettre en scène des rapports de force. Papers, please rentrait totalement dans cette démarche, en forçant joueurs et joueuses, de manière incessante, à se prononcer sur des choix humains très forts sur la base de peu d'informations. En faisant du joueur une simple chambre d'enregistrement du destin de chaque personnage, Return of the Obra Dinn fait le parcours inverse : retirer au jeu l'ensemble de ses enjeux.
Créée
le 29 oct. 2019
Critique lue 1.8K fois
7 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Return of the Obra Dinn
Critique publiée à l'origine sur Etoile et Champignon.fr Levons un malentendu : le game-designer Lucas Pope, à qui l’on doit Return of the Obra Dinn, n’est peut-être pas le « créateur à message » que...
Par
le 23 avr. 2020
18 j'aime
Les jeux "narratifs", comme on aime à les appeler, ont le vent en poupe. Il n'y a qu'à constater les FireWatch, Gone home, Dear Easter, Everybody's Gone to the Rapture, Hellblade senua's sacrifice...
le 21 oct. 2018
17 j'aime
2
Vous aimez les mystères ? Vous aimez tenter de les résoudre ? Chercher des indices, vous creuser la tête, essayer de comprendre ce que vous chuchotent les indices glanés sur votre chemin ? Dans ce...
Par
le 12 nov. 2018
14 j'aime
12
Du même critique
Variola Vera explore l'histoire de la dernière épidémie de variole ayant touché l'Europe au cours des années 1970, en plaçant la caméra à hauteur d'un hôpital où une quarantaine est mise en place. Le...
Par
le 12 nov. 2020
2 j'aime
Dans Comme un chef, Benoit Peeters revient sur sa passion pour la cuisine et sur son expérience de chef cuisinier amateur puis semi-professionnel, avant de s'essayer à la critique. La bande dessinée...
Par
le 15 nov. 2020
1 j'aime
1
Nouveau roman de Binet, nouveau récit historique et nouvelle déception de mon côté. Il y a des choses qui marchent très bien dans Civilizations : le roman se lit bien, la succession des péripéties...
Par
le 23 févr. 2020
1 j'aime