L'un de mes grands plaisir en tant que critique vidéoludique indépendant - et cela depuis plus d'une décennie, d'ailleurs - reste de lire les petites phrases publicitaires tirées des divers tests thuriféraires que la campagne publicitaire organisée autour du jeu à pu produire par ses efforts généreux. Oh, je sais bien que l'on est censé prétendre que décidément ces notes d'un niveau élevé pour tout observateur doté d'un brin d'esprit critique sont obtenues par la pure puissance du gameplay... Mais bon, faut pas déconner. J'ai joué aux jeux que l'on tente de vous vendre et sans être mauvais il me faut bien admettre qu'au plus ils sont couronnés de succès; au plus ils sont génériques. C'est aussi pour ça que je vais vous voler quelques instants de votre vie pour décortiquer les slogans inscrits sur la boite.
Le premier nous annonce - et ça même sur la version PC - que c'est "l'un des meilleurs titres sortis cette année". Divers chiffres cabalistiques annoncent qu'une pareille mention vaut environ 18/20 de nos jours. Pour rappel : le titre est sorti en janvier et cette phrase porte sur la précédente version sortie l'année passée sur Xbox One et Xbox 360. Ailleurs, et je n'ai pas vraiment à vous mentionner quelle publication si ce n'est que c'est un "blog" qui parle de "games" mais pas forcément dans cet ordre-là, se fend d'un laconique : "spectaculaire et généreux, 4/5". Ils parlent évidemment du buffet présenté lors de la conférence de presse plus que du titre. Enfin, je crois. Il faut dire que ce jeu est spectaculaire; il est truffé d'explosions et autres coûteux effets technologiques où tout se casse la gueule dans une débauche improbable d'effets pyrotechniques digne du pire du cinéma moderne. Sans-doute est-il aussi particulièrement généreux, hein. J'imagine qu'il comporte quelques missions facultatives d'excellente qualité. Ce qui ne m'empêchera pas d'éviter de me les farcir.
Oui, farcir. Car en plus d'être spectaculaire, généreux ou même l'un des meilleurs titres de l'année - paradoxal pour un jeu qui utilise le préfixe "Rise of" comme s'il tentait de gagner un concours du titre le plus générique possible - un jeu devrait avant tout être un brin unique. Pas que Rise of soit forcément mauvais. (C'est, après tout, précisément le même jeu que le fameux reboot qui a tant été apprécié par les fans de scénarios médiocres il y a quelques années de cela.) Mais il n'a tout simplement rien d'unique à offrir. C'est un third-person shooter inspiré de - mais pas meilleur que - la série Uncharted. Vous y trouverez des séquences de plate-formes similaires à celles trouvées dans la série susnommée. Pas forcément meilleures, hein, mais comparables. Les niveaux? Diverses successions de couloirs vous menant du Point A au Point B. Parfois ils donnent sur une clairière ou une fourche dans le chemin vous propose un objectif facultatif. Logique. Le jeu est sorti sur Xbox 360.
C'est sans-doute ce détail - Microsoft espère rentabiliser l'exclusivité qu'elle s'est payée en sortant le titre sur leur console la plus rentable - qui condamne ce titre à n'être qu'une étrange resucée du précédent. Il n'était d'ailleurs par mauvais, hein... juste quelconque. Or, sortir précisément le même titre en plus joli aujourd'hui ne devrait pas suffire à faire oublier que cette année sort le dernier Uncharted.
Pourquoi se payer l'ersatz quand on peut avoir l'original, après tout?!