Sur PC, on distingue deux types de jeux indépendants : ceux qui innovent, en proposant un gameplay frais et expérimental, comme Octodad pour citer le plus récent d’entre eux. La deuxième catégorie, c’est ceux qui font du neuf avec du vieux, mais en mieux. Rogue Legacy, sortie en juin 2013 sur Steam et développé par Cellar Door Games s’inscrit clairement dans cette démarche, ayant pour ambition de remettre le rogue-like au goût du jour, comme Binding of Isaac et Spelunky avant lui.
Tout d’abord, qu’est-ce que le rogue-like ? Imaginez que vous devez explorer les moindres recoins d’un donjon, dont les cinq premières salles vous causent déjà bien du souci, car remplient de monstres et pièges en tout genre. A votre première mort, au bout de trois minutes de jeux, la tâche vous semble insurmontable, surtout que votre progression repart de zéro à chaque descente aux enfers et les salles sont générées aléatoirement, pour garder un effet de surprise et une dose de stress constants. Dans Rogue Legacy, votre fils ou votre fille, à choisir parmi les différentes classes du jeu, prendra donc la relève en récupérant l’or récolté lors de votre dernière exploration, pour améliorer ses compétences et acheter de l’équipement. Au bout de quelques heures, vous vous sentez déjà plus fort, connaissant la tactique de chaque ennemi, vous décidez de vous enfoncer encore plus profondément de ce lieu de perdition, en attaquant le deuxième niveau, une forêt hostile. Et là, rebelote. La difficulté ayant monté d’un cran, la mort de votre personnage est inévitable, et votre égo redescend au plus bas. Mais ce n’est que partie remise, et il vous faudra apprivoiser le jeu avec patience et dextérité. C’est ça, le rogue-like.
Alors c’est vrai, vu comme ça, vous aurez plus envie de rejouer au dernier New Super Mario Bros., quitte à passer les 30 premiers niveaux sans mourir une seule fois. Surtout que Rogue Legacy prend un malin plaisir à se moquer de vous : vous vous retrouverez parfois (assez rarement, en fait) avec un personnage myope, daltonien ou bien beaucoup plus lent que ses ancêtres. Pour remédier à ce problème, il vous faudra progresser jusqu’à trouver l’objet qui réglera cet handicap, comme une paire de lunette par exemple. Et à l’inverse, vous serez quelquefois gratifié d’avantages, comme connaître l’emplacement des coffres et des ennemis. Autant vous dire que ce jeu ne conviendra pas au premier venu, de par son exigence. Mais pour un joueur un peu rodé, l’expérience se révèlera vraiment addictive, et vous ne serez pleinement satisfait qu’après l’avoir fini. Comptez d’ailleurs une vingtaine d’heures pour le finir une première fois, c’est-à dire occire le cinquième et dernier boss du jeu, après avoir fait les quatre niveaux qui le précèdent. En sachant qu’on peut refaire le jeu une seconde fois dans une version encore plus difficile, pour les plus vaillants. En ce qui concerne la musique, elle est de très bonne facture, avec un thème de fin vraiment marquant, bien que les musiques ne soient finalement pas assez nombreuses, et donc un peu énervantes à la longue.
Pour une quinzaine d’euros sur Steam et bien moins cher lors des soldes, vous aurez accès à ce qu’on a fait de mieux en 2013 du côté des jeux indépendants. Son seul défaut étant d’être entièrement en anglais, ce qui n’est pas tellement dérangeant dans la mesure où le scénario n’est pas du tout important. On peut dire qu’il s’agit là d’incontournable pour tout joueur amateur de challenge, tout simplement.