Voilà ma situation. Je suis arrivé à peu près à la moitié du jeu. C'est à dire que j'ai fini l'histoire principale mais qu'après avoir tenté le premier niveau du mode difficile, j'ai posé ma manette en me disant 'Nan mais je pense que ça va aller".
D'autant plus que mon expérience Rollerdrome à été un yoyo incessant.
D'abord je me suis amusé comme un petit fou à faire des tricks et tirer sur des gens, puis arrivé vers la moitié de la campagne principale, j'ai heurté un gigantesque pic de difficulté et mon amusement c'est transformé en frustration. On me balançait des trucs dans la gueule et c'était juste plus fun en fait. Là où au début je m'amusait parce que les ennemis et l'arène me laissait exprimer ma créativité, arrivé au premier niveau des demi-finales on ne crée plus, on subit. On ne maîtrise rien on ne fait que réagir et espérer survivre jusqu'à la fin.
Alors on s'accroche jusqu'au bout et à la manière d'un dark souls qui nous prend par surprise on fini par pardonner les injustices qui nous tombent sur la gueule h24 pour constater qu'on devient meilleur et que mine de rien c'est satisfaisant.
Et puis vient le dernier boss. Ouuuuu le dernier boss… J'ai serré les dents. Et puis on bat le boss. Et on se dit que c'est peut-être pas le choix de level design le plus fin que de nous balancer des tonnes d'ennemis dans la gueule qui nous enchaînent et nous tue sans qu'on comprenne ce qui nous est arrivé.
Je pourrais m'arrêter là et dire que mon expérience Rollerdrome a été mitigé. Mais même si le scoring et la recherche de la perfection n'est pas quelque chose qui me tient suffisamment à cœur pour que je joue une seconde de plus au mode difficile, je dois avouer que cette difficulté rend le jeu assez pertinent.
Croyez le ou non, Rollerdrome a un scénar. Et croyez le ou non mais je l'ai trouvé assez intelligent. Au détour de passages à la première personne, on peut voir les coulisses de l'univers du jeu en jetant un œil à certains objets, en écoutant la radio et en tendant l'oreille à une conversation qui ne nous est pas destiné. Et on discerne les contours d'une société pas si éloignée de la notre où les sportifs sont des vedettes aliénées qui joue leur vie dans l'intérêt de grands groupes capitalistes cyniques faisant leur beurre sur fond de société néolibérale autoritaire.
J'appelle ça la France mademoiselle, et pas n'importe laquelle, celle du général Macron.
Mais force est de constater que cette frustration qu'on éprouve nous pousse à nous mettre dans les bottes de la protagoniste muette. D'abord on vient pour l'amour du sport et on prend notre pied à pratiquer notre discipline. Et puis on se rend peu à peu compte qu'on est le dindon de la farce et qu'il est logique que des ennemis nous tombent dessus sans aucune forme de pitié. Visiblement, on dérange, visiblement on cherche à nous éliminer, visiblement la politique du toujours plus fait vendre. Et nous au milieu, nous ne sommes qu'un sacrifice.
Alors participez au tournoi du Roller Drome à vos risques et périls chers amis, ce qui de loin semble être un sport amusant est en fait une véritable chasse à courre. Et vous êtes le gibier.