Vendredi soir. La semaine a été longue et éprouvante. J’ai vraiment pas envie de me prendre la tête. Je veux juste débrancher le cerveau et oublier mes problèmes. Je regarde le programme de nos chaînes nationales et, évidemment, il n’y a rien. De toute façon, je n’ai pas de télé. Bon, lançons un de ces 200 jeux Steam que je n’ai pas touché. Tiens, Shank, ça fera parfaitement l’affaire.
Je m’ouvre une bière et, en attendant que le jeu se lance, enlève mon pantal… ah pardon, je m’écarte du sujet là. Première cinématique, c’est joli et on reconnaît instantanément la patte de Klei Entertainement, aussi responsable des excellents Mark of the Ninja et Don’t Starve. Je saute sans scrupule la séquence tant il est clair que cette vague histoire de revanche façon Tarantino n’a aucun intérêt. Tant mieux, c’est exactement ce que je cherche. Premier point positif, l’aspect bande dessinée ainsi que les animations sont très réussis. J’avance et voilà les premiers ennemis qui déboulent. Je martèle un peu tous les boutons et le jeu se charge de faire des super combos. Le sang gicle dans tous les sens comme dans un film de Robert Rodriguez. J’enchaîne les niveaux, mon cerveau est ravi, il n’a rien à faire. Par contre, je commence sérieusement à m’ennuyer. Pourquoi donc continue-je à jouer ?
Pendant que j’entame ma deuxième canette, laissez-moi vous dire ce qu’est Shank tout de même. Il s’agit d’un beat’em all en 2D, une sorte de successeur moderne à Double Dragon comme le revendiquent ses créateurs. C’est assez vrai, sauf que contrairement à son illustre ancêtre, ça va vite, beaucoup plus vite. La bagarre, car je sais bien qu’il n’y a que ça qui vous intéresse, se fait à l’aide d’un arsenal comptant flingues et épées que l’on débloque au fur et à mesure. En alternant entre les 3 catégories à disposition (couteau de base, arme de proximité et à distance), il est possible de créer des combos qui montent très rapidement à quelques dizaines de coups. Malheureusement, cela revient juste à bourriner la manette (ou le clavier, mais ce n’est pas vraiment recommandé) sans aucun timing particulier, à la manière d’un champion de Tekken.
Une esquive, une chope et un saut viennent compléter le panel de mouvements du héros. Mais l’inertie du personnage est un peu la même que la mienne maintenant que j’ai terminé le pack de bières. Réussir à bondir correctement sur un ennemi est une petite prouesse en soit, et ce, même si les déplacements des adversaires sont facilement prédictibles malgré le chaos qui s’installe dès qu’il y a plus de 4 personnes à l’écran.
Allez, c’est répétitif mais ça reste un bon défouloir. Je continue ma progression et, tiens, voilà que les développeurs ont voulu casser la monotonie avec des passages de plates-formes malgré la physique toute pétée du héros. Je tombe souvent, la mort est immédiate et il faut recommencer toute la séquence depuis le checkpoint précédent (ou le début du niveau en difficile). Autant dire que c’est frustrant.
Avec toutes ces émotions, j’ai presque oublié de mentionner les boss qui ponctuent chaque fin de niveau. Dans la droite lignée du genre, ils sont intéressants, avec plusieurs patterns à appréhender. Pour chacun, il y a la possibilité de trouver une astuce impliquant le décor afin de déclencher un QTE qui entamera salement sa barre de vie, ce qui ravira certains et déclenchera l’ire des autres. Ah, le dernier boss est tombé et voilà les crédits. Je regarde ma montre, 2 heures 30 au compteur. C’est court mais c’est sûrement pas plus mal. Quelques missions supplémentaires, uniquement jouable en coop locale, prolongent la souffra durée de vie pour les plus téméraires.
Des fois, il arrive que l’on ait envie de se détendre avec un concentré d’action débile. Shank c’est un peu ça, sauf que la physique est navrante, les combats répétitifs et le gameplay limité. La soirée a été longue et je ne sais toujours pas pourquoi j’ai continué à jouer. Hum, c’est à qui toutes ces bières vides ?