L'avenir est un long passé
Cette fois ci point d’effusions, de majuscule, de cri et d’exclamation, car en sortant de « soldats inconnus : mémoire de la grande guerre » on ne ressent pas vraiment l’envie de sauter partout. Amusant d’ailleurs que j’écrive cette critique un 11 novembre n’est-ce pas ?
Notre histoire commence dans le petit village de Saint-Mihiel où Karl et sa femme vivent heureux dans l’attente d’un bel évènement. Malheureusement la guerre venant frapper à leur porte, et Karl étant Allemand, le voilà obligé de regagner ses pénates. Et si se voir arracher son mari n’est déjà pas assez pour Marie, Emile, son père, est à son tour appelé à rejoindre le front et à se battre du côté des lignes françaises.
Au cours de son périple Emile se liera d’amitié avec le plus baddass des américains Freddie mais aussi avec Walt le super chien secouriste et Anna l’étudiante vétérinaire belge reconvertie en médecin de guerre pour l’occasion.
Le jeu n’est pas vraiment inventif. Loin de là. Si vous cherchez du game design et du gameplay innovants je vous demanderai de passer votre chemin. Mais là n’est pas vraiment le but de soldats inconnus. Le jeu vise à nous raconter une histoire. Alors bien sur lui faut-il pour maintenir son auditorat à l’arrière de l’écran lui proposer un minimum d’interaction mais, soyons honnête, il se contente pour cela du minimum syndical.
Pourtant le jeu arrive à garder notre attention captive à l’aide de la recherche de petits objets dissimulés dans les niveaux permettant ainsi au joueur de ne pas traverser la map l’œil éteint, la truffe sèche et le poil terne. Ces petits objets apportent des précisions sur le quotidien des soldats au front, mais bon… j’ai rarement lu leur descriptif. Les énigmes jalonnent les niveaux, mais leur manque de complexité laisse malheureusement planer l’idée qu’elles ne sont là que pour faire jolie. D’autant plus que le déplacement, extrêmement lent des personnages, trop lent, beaucoup trop lent, tape parfois un peu sur les nerfs.
Mais à m’entendre on pourrait croire que ce jeu n’a rien pour lui. Heureusement arrive alors Anna et son taxi. Ubisoft sait y faire avec les niveaux musicaux et Soldats Inconnus ne fait pas exception. Ces niveaux, rythmés par des musiques très bien choisies, sont un vrai régal. Les graphismes ajoutent beaucoup au jeu, à son ambiance ainsi que qu’à narration. Car là se trouve son point fort : la narration. Elle est prenante, intéressante et sait nous emporter. Les personnages sont attachants et la manière que le jeu à de présenter la guerre –un événement tragique, où les enjeux ne sont autres que la mort et la perte de liberté- joue beaucoup sur l’affection que je porte à ce titre.
J’aime aussi le fait d’apprendre sans en avoir l’air et de s’intéresser aussi bien aux soldats qu’au médecin de guerre, qu’aux chiens qui servirent aux combats mais aussi de s’intéresser aux deux camps. Il n’y a pas les gentils et les méchants –hormis pour certains boss- mais simplement des hommes qui doivent se battre pour survivre. C’est donc la manière que le jeu à de présenter les choses qui m’a fait l’apprécier d’une aussi forte manière. Cette manière de raconter la guerre, de raconter un quotidien, de s’intéresser aux hommes comme aux événements.
Ainsi Soldats Inconnus est plus une histoire qu’un jeu. Mais peut-être est-ce là un jolie parallèle à faire. La guerre ce n’est pas un jeu après tout.
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