Les jeux « bac à sable » se terminent souvent mal. Difficile de dire que j’ai terminé Stardew Valley, car je suis loin d’en avoir exploré toutes les possibilités. Non, c’est plutôt mon intérêt pour le jeu qui s’est arrêté.
C’était un matin d’automne, et comme tous les matins, je me suis levé à 6 h pour commencer à arroser mes plantes. Je l’ai fait machinalement, comme je l’avais fait pendant presque 40 heures. Mais ce matin-là, c’était différent. J’ai regardé l’heure : 7 h 10. Et j’ai commencé à mettre des mots sur cette sensation étrange qui m’envahissait : je n’avais plus aucune idée de ce que je voulais faire ensuite. Plus aucune envie, plus de projet. Aller pêcher ? Aucune motivation. Aller à la mine ? Bof. Aller discuter avec les habitants ? La flemme.
J’ai compris que Stardew Valley était fini pour moi. Contrairement au plaisir que l’on ressent en battant un boss final, c’est un sentiment de tristesse qui m’a envahi. Comme un enfant qui délaisse ses anciens jouets, il y a ce moment étrange où l’on comprend qu’il est temps de passer à autre chose, de tourner la page.
Il faut alors faire un effort pour ignorer mentalement ce détachement et se souvenir des bons moments… Et j’ai tout aimé dans Stardew Valley : ma première récolte de panais, ma première poule, mon premier pot de mayonnaise, toutes les fêtes du village, l’amélioration de mes outils, les rencontres, les discussions. La musique, l’ambiance générale et, surtout, l’idée d’un jeu de craft/construction qui intègre une pensée décroissante. Oui, optimiser son habitat est important, mais on peut (et on doit !) aussi prendre son temps. Rien ne semble presser, et c’est si relaxant.
Bref, pour moi, c’est une fin douce-amère, car je ne peux tout simplement pas y retourner. C’est un havre de paix qui n’en est plus un. R.I.P.