Alors si moi je l’attendais. J’avais suivi de loin l’annonce et en même temps que la construction d’un nouveau PC plus actuel tous les trailers sont sortis, et la conférence d’une heure avec tout un tas de choses à faire, pas ou peu de détails mais en tout cas “y’aura des choses à faire haha oui ah et aussi ça et aussi ça et ça on en a pas parlé mais vous pourrez aussi”.
Hop comme un gosse en attendant depuis la fin de Mass Effect un action/rpg dans l’espace, complet et riche, j’ai relancé Skyrim un énième fois et me suis encore fait avoir par sa richesse et son monde extraordinaire, où je découvre encore des choses après des centaines d’heures.
Et ensuite j’ai relu et j’avais visiblement passé sous silence le fait que la majorité des 1000, oui MILLE planètes, serait générée procéduralement. Aïe. J’ai joué a No Man’s Sky au début et je me rappelle de ces planètes vides et souvent sans âme. Et justement c’est là que je me dis “mais non c’est les devs de Skyrim, le monde était pas gigantesque mais on sentait un amour du détail omniprésent”. Bon.
Je lis aucune review et ne regarde aucune vidéo test ou quoi. Je lance le jeu et suis déjà attristé par une technique datée, pas aidée par un upscaling obligatoire pour avoir un framerate correct. Ne regardez pas trop vite dans un direction, il faut que l’upscale se fasse, ça prend une demi seconde mais c’est une demi seconde de textures hideuses et de formes low-res désagréables. Bref. On a compris, pas le nec plus ultra de la technique. Mais bon les premiers paysages sont agréables à regarder, pourquoi pas.
Et là, première mission, dialogues inintéressants et bim on attrape un truc chelou dans une cave et comme dans Mass Effect on est soudainement la personne la plus importante de la galaxie. Voilà, on nous file un vaisseau, donc pas de bus de l’espace (j’adore le principe des transports en commun dans l’espace mais bon), pas de galère pour acheter son vaisseau, non non, c’est servi avec la confiture et le caviar.
Les personnages seront ensuite souvent vides à souhait, leurs histoires et leur façon d’être n’ayant rien d’original pour quiconque a joué à Skyrim, Fallout 3, New Vegas, 4, etc. Je me suis retrouvé à passer les répliques tellement tout sent le renfermé et on a déjà compris le délire et le but du scénario. Si vous aimez la SF audiovisuelle eh ben vous avez déjà tout vu. C’est barbant. On va faire le livreur UPS de l’espace pour retrouver des indices d’une civilisation inconnue et aussi aider des gens à aller dire bonjour à leur voisin car ils ne peuvent pas le faire eux mêmes.
Durant le début du jeu, rien ne m’a intéressé. Pas même les gunfights mous à souhait, avec des armes qui font assez carabine du tir aux ballons.
J’ai un peu laissé tombé les quêtes qui comme on l’a compris servent juste à visiter les points créés à la main. Le reste est de la décoration. Une pincée de curcuma dans un Butter Chicken. A peu près inutile et anecdotique. Chaque système regroupe des planètes toute identiques avec les mêmes camps de pirates de l’espace, les mêmes topographies ennuyeuses, les mêmes points d’intérêts qu’il faut se fader à pieds (ouais c’est trèèès long) et une boucle de gameplay infecte pour décoller et atterir.
Ce n’est pas, comme dans No Man’s Sky, un univers ouvert. C’est une succession de hubs auxquels on accède par un menu. Comment casser l’immersion mieux que ça ? Impossible. Tout est identique, sauf vous. Toutes les planètes sont vides, sauf quand vous arrivez (on ne croise jamais personne sur les planètes à part aux endroits désignés !). Rien n’arrive sauf quand vous êtes là.
L’impression d’un univers qui ne vit que lorsque on lance le jeu, c’est la frustration ultime de Starfield. Un univers fade, centré autour du seul joueur, sans profondeur aucune, qui n’appartient même pas de la science fiction, puisqu’aucun thème politique, social, religieux, écologique, transhumaniste n’est abordé. C’est un jeu qui n’offrira pas ce coucher de soleil désertique sur une planète inhabitée mais à la lumière formidable, c’est un jeu qui n’offrira pas la découverte par hasard d’une ville que l’on pourrait détecter en scannant la planète. C’est un jeu qui vous fait bouffer du pirate de l’espace et du FedEx.
Starfield est un buffet à volonté, étouffant par sa quantité mais jamais par sa qualité. J’ai relancé The Outer Worlds, et laissé tomber Starfield.