Un bon p'tit Indé
Ce Teslagrad est un Metroidvania tout ce qu'il y a de plus classique mais avec une jolie réalisation et des puzzles basées sur le moteur physique. En effet, on se balade dans un monde en 2D ouvert...
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le 7 mars 2016
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Passé par le programme Greenlight de la plate-forme Steam, Teslagrad pointe enfin le bout de son nez. Mais en quoi est-il différent de la tonne de jeux similaires sortant tout au long de l’année?
Le studio norvégien Rain Games ne prend pas les joueurs pour des truffes à l’occasion de son premier jeu. Exclusivité PC, Ma et Linux, Teslagrad ne paraît pas bien différent des autres jeux en 2D ou 2,5D aux graphismes tout mignons et dans le style plates-formes/réflexion, le duo efficace. Pourtant, derrière ce titre qui sent bon l’électricité venue de l’Est se cache un soft au charme immédiatement envoûtant. Il faut dire que le travail effectué par l’équipe de développement met rapidement tout le monde d’accord. Décors, illustrations, animations, tout est dessiné à la main, l’inspiration sent bon la BD occidentale, l’identité de Teslagrad se trouve ici. Le travail effectué est admirable, on ne peut que féliciter les jolis coups de crayon derrière tout ça.
Mais on le sait, les apparences sont parfois trompeuses, sauf cette fois. Les personnages sont parfaitement animés, humains ou robots, le moteur Unity fait des merveilles. Accompagné d’une bande-son adaptée, l’histoire du jeu se déguste du regard au travers de cinématiques, dessins ou scènes de théâtres parfaitement réalisées pour nous éclairer le background. Ni trop longue ni trop courtes, ces séquences ne sont pas toutes obligatoires et ne sont pas gâchées par une narration vocale qui aurait pu déranger. L’absence de voix enlève également un gros travail, celui de la localisation et de ses éventuels soucis de sous-titrages ou calibrages qui vont avec.
L’action se déroule au départ dans la ville de Teslagrad, fleuron de l’électricité et qui a subi les assauts d’une armée cruelle il y a quelques temps. Les scientifiques de la bourgade offrent une arme capable de contrôler l’électricité à son Roi qui triomphe de ses adversaires. Pendant que la ville profite de cette technologie révolutionnaire, le souverain pète un plomb et ordonne à ses troupes armées de traquer et tuer ceux qui l’avaient autrefois aidé, ces derniers étant en désaccord avec sa politique de conquête inutile. L’un de ces scientifiques parvient à s’enfuir avec sa femme et son fils avant d’être rattrapé par les soldats. C’est alors que l’aventure commence pour le joueur qui contrôle le fils qui a grandi et fuit la répression pour se cacher dans une immense tour Tesla, lieu des aventures de Teslagrad avec pour but d’en trouver la sortie.
L’épopée du joueur se fera dans cette tour très haute et complexe, qui renferme des pouvoirs intéressants pour notre héros. Sa construction est assez simple: quelques salles, un nouveau pouvoir à acquérir, un boss, une scène de théâtre nous relatant des faits passés. Les murs peints parlent également dans leur silence harmonieux. L’électricité est au cœur du jeu, elle deviendra rapidement la meilleure alliée de ce petit garçon et votre pire cauchemar lors de certaines séquences, Teslagrad ne laissant pas la place à l’erreur. La moindre hésitation se paie cash. Simple jeu de plates-formes au départ, le soft de Rain Games prend tout son sens quand on trouve le gant capable d’interagir avec les plates-formes ou cubes en métal, donc conducteurs de courant. Avant toute chose, il est important de préciser que Teslagrad s’apprécie surtout au pad, une certaine précision est demandée au fil de l’avancée du joueur, l’exigence étant même très haute vers la fin. Tout est ensuite une histoire de polarité et de jugeote dans la manière d’utiliser l’électricité. Les contraires s’attirent tandis les polarités identiques se repoussent, ils sont ici symbolisés par deux couleurs, le bleu et le rouge. Il faudra donc ruser, taper un cube en rouge pour qu’il soit attiré par le plafond bleu, etc.
Au début, le joueur utilise également des fleurs radioactives pour s’entourer d’une aura lui permettant de planer le long de flux d’énergie bleus ou rouges. Tout se corse par la suite, notamment avec l’arrivée de bottes permettant la Flashportation, soit la possibilité de se téléporter sur une distance courte. Les plates-formes deviennent plus éloignées, il faut éviter des chiens de gelée noire, traverser des champs magnétiques tout en calculant bien les distances et timings. Les polarités qui s’opposent pour servir à donner de l’élan, etc. Exemple de ces lustres suspendus qui peuvent devenir rouges ou bleus et donc se rapprocher ou s’éloigner. Pour rejoindre la dernière plate-forme assez éloignée, il faudra changer la couleur du dernier lustre, la polarité identique à celui d’avant permettra au joueur de gagner un peu d’élan pour sauter et se flashporter jusqu’au point voulu, le tout à faire rapidement et avec une précision extrême.
Le dernier atout pour notre héros est une cape lui permettant de s’entourer d’un halo rouge ou bleu et donc de se retrouver attiré ou projeter afin de résoudre des énigmes de plus en plus difficiles. Des simples activations de plates-formes, on passe à des sauts dans le vide avec téléportation puis cape bleue ou rouge pour atteindre un point voulu, en jouant un peu sur la lévitation. La cape bleue permettra de progresser dans les étages de la tour qui ne possède pas d’escalier mais un immense flux montant bleu allant jusqu’au sommet. Viennent également les boss, très bien pensés, chacun d’eux ayant ses propres faiblesses et se tuant toujours en trois phases. Ces phases s’apprennent à nos dépend, Teslagrad est intransigeant et le moindre faux pas entraîne la mort, on ne possède qu’un seul point de vie. La mort amène à recommencer le combat depuis le début et l’on finira par connaître par cœur chaque routine de phase d’un boss et l’on priera pour ne pas sombrer dans la rage destructrice après un énième saut raté ou une flashportation foirée de quelques millimètres, nous faisant tomber pile poil dans le champ d’un laser incandescent surpuissant. Teslagrad donnera du fil à retordre aux joueurs et si l’aventure principale se boucle relativement rapidement, il y a une trentaine de parchemins à trouver sur la carte, ces derniers permettant d’accéder à la véritable fin du jeu. Un travail récompensant les plus acharnés, et les plus patients.
Teslagrad possède ce petit quelque chose en plus de ces concurrents qui en fait un jeu très original, suffisamment difficile pour ne pas frustrer le joueur et surtout graphiquement très séduisant. Mais il lui manque également un petit quelque chose pour marquer véritablement les esprits. Ce petit détail qui aurait fait la différence.
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Créée
le 17 juin 2016
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