Comparé aux Oracles sur GBC, il semblerait que Capcom ait (un peu) ses ambitions : un jeu plus court (16h contre les presque 50h que m’avaient pris Seasons + Ages) et globalement plus facile. La carte est plus petite et, même si la possibilité de devenir lilliputien donne l’illusion d’accéder à une seconde carte du monde, on reste tout de même restreint. Pourtant, cet aspect compact lui confère un charme fou et très reposant : on progresse vite, et c’est très agréable.
Même si on retrouve une boucle de gameplay linéaire classique ("Comment accéder au donjon 1 ?" → Donjon 1 → "Comment accéder au donjon 2 ?" → Donjon 2, etc.), Capcom s’amuse avec les conventions établies par la licence. Par exemple, un des objets-clés (ici, les éléments) que l’on récupère à la fin d’un donjon nous est volé, on s’attend à quatre éléments et donc quatre donjons… mais il y en a en réalité plus. Ou encore, la clé du boss se trouve dès le début d’un temple.
Il y a aussi de belles trouvailles, notamment dans la panoplie d’objets que l’on récupère. J’adore, par exemple, l’aspirateur à objets et le fait de se démultiplier pour résoudre des puzzles. Le Palais des Vents est en passe de devenir mon temple préféré : sa structure, certes linéaire, mêlant puzzles et sections de plateforme, est vraiment très réussie. Quant au boss final, il est unique et particulier, presque meta, à la croisée entre le combat de boss et la résolution de puzzle, ici très explicite (même si, on pourrait justement me faire remarquer qu’une grande partie des boss de Zelda fonctionnent ainsi).
Niveau contrôles, j’ai du mal à comprendre certains choix de Capcom. Plutôt que de nous laisser attribuer librement les boutons A, B, L et R, on se retrouve (de nouveau) limité à A et B. R sert à la roulade (que j’ai utilisée presque uniquement pour avancer plus vite), et L… à interagir avec les PNJ pour assembler des sortes de médaillons. J’aurais aussi aimé accéder à la carte avec Select, mais non : cette touche ne sert qu’à interagir avec Clippy d’Office… euh, pardon, avec Ezlo.
Minish Cap a aussi accentué une tendance chez moi : j’aime de plus en plus la partie donjon dans les Zelda, j’apprécie modérément la partie "Comment accéder à la zone suivante ?" (ici, la séquence où l’on joue au bibliothécaire, au secours), et je n’ai pratiquement aucun intérêt pour les quêtes secondaires et l’aspect collect-a-thon. On peut, par exemple, collectionner 130 figurines via des coquillages (et je ne vous parle même pas des fragments du bonheur). Minish Cap fait partie de ces jeux Nintendo qui durent environ 15h mais en nécessitent presque le double pour les complétionnistes prêts à tout collecter. Influence de Pokémon ? Je ne sais pas. Je ne juge pas (j’ai joué 79h à Pokémon Bleu à 12 ans), mais ça ne m’intéresse plus.
Bref, Minish Cap est l’expérience Zelda la plus “7.5/10” que j’ai eue : très agréable, avec des moments mémorables (le Palais des Vents et l’affrontement final), mais potentiellement vites oubliablse. Dispo sur Nintendo Switch Online.
PS: la musique du village Minish est incroyable