The Stanley Parable, c'est tout ce que vous avez lu, et plus encore. Une aventure narrative, dans laquelle le joueur est réduit à un rôle de pousse bouton, un délire introspectif qui veut questionner les notions de choix, avec moult interrupteurs à activer et embranchements à choisir. Porte de droite, porte de gauche, il n'y a pas de "bonne" réponse, seulement des alternatives qui construisent à chaque fois une nouvelle intrigue, portée par un narrateur excellentissime, dont les commentaires sarcastiques et constamment au second degré font quasiment pour 80% du plaisir de jouer.

Loin du jeu qui pète plus haut que son cul et qui chercherait à donner les leçons à l'industrie entière (Mr Cage, si vous me lisez), The Stanley Parable est une sorte de déconstruction ludique et bon enfant des mécaniques de gameplay et de narration qui sont utilisées dans la plupart des jeux. Ici, on vous pousse à désobéir, à ne pas suivre le chemin proposé, à modifier l'histoire telle que racontée par le narrateur, tout en raillant vos choix et votre sentiment de liberté puisque forcément, tout est écrit et prévu d'avance.

Oui, on en est réduit à avancer dans des couloirs, à vaguement interagir parfois avec des interrupteurs. Certains crieront au non-jeu, à l'arnaque passive, où le joueur n'est qu'un accessoire. On pourra leur répondre que ça ne change guère des rails d'un Call of Duty, les grosses explosions et les scripts spectaculaires en moins. Tout comme Bioshock ou System Shock 2 avant lui, The Stanley Parable joue sur l'illusion du choix et les mensonges de l'interactivité, se moquant au passage gentiment des notions de high scores ou encore des succès (la porte 430, génial).

Bien sûr, pour quiconque cherchera VRAIMENT la petite bête, les alternatives viendront à se répéter, et les illusions ne tiendront pas toujours debout. A pousser le concept trop loin, la suspension d'incrédulité s'efface. Il y a aussi le sentiment, mais c'est sans doute la construction du jeu qui veut ça, qu'on ne retire finalement pas grand chose de l'expérience. Comme il n'y a ni bonne ni mauvaise fin, simplement une multitude de variations sur le même thème, pas de grosse claque, de moment "wow", ou de passage dont on parlera les yeux humides à la machine à café. Comme l'a très bien résumé un joueur n'ayant pas spécialement accroché sur Eurogamer, on participe à une expérience, on ne vit pas forcément quelque chose qui fera sens au final.

Mais dans le genre mindfuck super bien écrit, rigolard et astucieux, analyse salutaire des travers de la construction des jeux vidéo, et regard non sensique sur le genre (on trouve d'ailleurs un musée The Stanley Parable dans lequel le jeu parle de lui-même), difficile de passer à côté.

10€ pour quelques heures de pérégrination amusées, quelques francs éclats de rire, et l'impression très agréable que si le The Stanley Parable a toujours une longueur d'avance et est clairement le plus malin des deux, il n'est jamais condescendant.
Prodigy
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le 20 oct. 2013

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le 20 oct. 2013

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Prodigy

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