Bon, le scénario tip top, les bouquins de renseignement sur les monstres c'est sympa, les mini-jeu poker + baston c'est chouette, jour/nuit, c'est pas mal, la bague à montrer pour des privilèges c'est une bonne idée mal exploitée, se saouler avec des gens pour obtenir des renseignements ça fait rire, le jeu fait preuve d'auto-dérision, le background c'est riche, c'est bien fait, bravo bravo, je m'attarderai pas là dessus. J'ai eu envie d'aller jusqu'au bout, donc c'est que le jeu était plutôt chouette.
Maintenant il y a des éléments qui viennent quand même pourrir l'expérience de jeu, ne serait-ce que d'un point de vue pratique.
- Les combats sont pas terribles mais c'est plus joli que dans Skyrim.
- L'absence de déplacements rapides c'est un fléau, au bout d'un moment marcher d'un point à l'autre de la ville/territoire sur lequel on doit effectuer ses quêtes, ça devient insupportable. Ce que je veux c'est que l'histoire avance. Et qu'on ne me dise pas que c'est parce que le jeu a mal vieilli car sur un des chapitres, ils en ont mis des déplacements rapides, donc c'était faisable partout. C'est pas role play mais ça allège quand même vachement les choses.
- La gestion de l'inventaire aussi c'est une abomination. Tu peux pas vraiment transporter d'armes dans le but de pouvoir les revendre histoire de te faire un peu de tune et de toute façon tu t'en fou parce qu'au final j'ai utilisé les mêmes armes jusqu'au chapitre 4, au moment où on m'en offre d'autres. Pareil pour l'armure. A côté de ça, y a de l'alcool à profusion et des tas de machins et de bidules dont t'as vite fait de t'encombrer pour te rendre compte que tu n'en feras rien. Mais quand même tu gardes tout, des fois qu'il faudrait l'utiliser dans une quête. Alors du coup tu te retrouves à devoir aller en permanence jusqu'à l'aubergiste pour lui refiler ton matos. ET Y A PAS DE DÉPLACEMENTS RAPIDES SCROGNEUGNEU!
- Un truc bête mais la sauvegarde automatique je la préfère après que avant la cinématique. On peut les passer plus vite certes mais bon, c'est des petites choses auxquelles ça vaut le coup de penser. Parce que tous les jeux ne permettent pas de les faire sauter, alors ne donnons pas de mauvaises idées aux autres, c'est votre responsabilité les gars.
- Le dernier truc que je trouve dommage, c'est que tu puisses pas retourner dans la ville une fois que le jeu est finit, histoire d'achever tes deux ou trois petites quêtes encore possible. Parce qu'avec tout ça je saurai jamais qui du roi ou de moi est le plus fort en poker-dé et ça, je ne peux pas l'accepter! Messieurs les développeurs, pour vous il ne s'agit peut-être que d'un jeu mais pour moi il s'agit d'une question d'honneur! Il n'est pas question que je reste sur un défaite, même face au seigneur du royaume, on a sa fierté.
Ces points de gameplay m'ont rendu le jeu quand même pénible. Maintenant comme je l'ai dis, le scénario est chouette mais malgré tout, il y a un ou deux éléments à relever qui sont responsables chez moi d'une expulsion d'air un peu plus prononcée que la moyenne. Entends par là: un soupir.
- La gestion de conflits. Alors je sais pas si c'est le fait d'être Suisse ou quoi mais quand on ne me propose pas l'option de la neutralité dans un conflit, ça m'agace. Bon, c'est léger hein parce que finalement le conflit principal peut être géré de façon "plus ou moins" neutre, mais d'autres pas du tout. Par exemple la sorcière du premier chapitre. On dirait qu'on est poussé à choisir son parti, tant ses opposants sont rendus caricaturaux et peu sympathiques. La psychologie des personnages y ayant été développée au ras des pâquerettes. Mikoul par exemple est un lâche, on nous le présente comme lâche, les gens le traitent de lâche et il est l'incarnation de la caricature du lâche. A aucun moment on ne peut croire que ce personnage est réel, qu'il a ses raisons ou autre, j'ai pas ressenti la moindre empathie pour ce gars, et c'est pareil pour le prêtre qui est une caricature de la façon dont on se représente les prêtres au moyen age: le chasseur de sorcière. Youpla boum, emballé c'est pesé. Bien sûr que c'est des personnages secondaires, mais c'est aussi ça qui fait que je sens qu'un jeu me prend au sérieux ou pas, ne me simplifiez pas la vie!
Heureusement, au fil des chapitres ça s'améliore. Tâchons de pas être de mauvaise foi.
- Maintenant venons en à la question que nous attendons tous: Le cul!
Alors là bravo, les cartes à collectionner des filles avec qui on a couché, c'est subtil comme un solo de trombone dans un slow. Mon regret c'est qu'il n'y ait pas eu un mini-jeu type Pokemon qui nous aurait fait affronter nos conquêtes à coups de bonus de tour de poitrine, d'équilibre des mensurations et de notes d'élégances dans la position suggestive.
Faut pas se méprendre, moi au final je trouve que c'est plutôt une bonne chose de voir des jeux adultes avec un scénario qui tient la route et qui proposerait aussi des trucs plus osés. Parce que la vie est ainsi faîte et j'aime quand ça ressemble à la vie. C'est comme un film, ça me dérange pas si à un moment ou un autre d'un film il y a une scène érotique. Et je trouverais ça bien de voir que l’érotisme n'est pas laissé à un genre ultra caricatural mais qu'on sait se le réapproprier pour l'intégrer dans des créations culturelles diverses. Malheureusement j'attends toujours...
Là j'ai l'impression que The Witcher va pas au bout de son idée. On se retrouve avec un jeu faussement subversif qui permet à ton personnage de picoler sans le voir vomir et de collectionner les conquêtes sans tous les ennuis que ça pourrait causer.
Et on y drague des donzelles avec une subtilité qui illustre ce qui se fait de pire dans les pornos (morceau choisi: "Bonjour, j'aime beaucoup les fleurs" => Donne des fleurs => "Oh merci vous êtes gentil, ça vous dirait de coucher avec moi?").
Suite à ça, une cinématique tout ce qu'il y a de plus chaste se lance (je suis sérieux, c'est hyper chaste) et la carte apparaît avec la plupart du temps une fille seins nu dans une position de magazine pr0n.
Alors voilà, j'ai envie de dire: soit on va au bout de son idée et on met une séquence de jambe en l'air, quitte à en mettre moins et à les développer d'avantage, soit on met rien du tout. Mais pas cet espèce d'entre-deux qui m'évoque d'avantage des adolescents qui s'amusent à voir qui est capable de dire "bite" le plus fort possible dans le fond de l'église en se gaussant sous cape plutôt que des adultes qui assument le fait d'être capable de raconter une histoire et d'y intégrer des éléments naturels de la vie.
Et puis bon, je pense qu'il est inutile d'évoquer le fait que cet éléments n'est fait que pour ceux dont les attirances sont orientées vers l'idéal féminin que nous présentent toutes les pubs et les magazines et que pour les autres c'est le désert, ma foi faudra repasser, fallait pas aimer les hommes hein.
Bref, c'est dommage.
Note réelle: 6,5 j'arrondis au supérieur.