The witcher : subjugation.

Il n'est jamais trop tard pour tester un grand jeu. Surtout quand celui-ci nous arrive dans sa version sublimée, avec tous ses patchs, ses mises à jour et l'intégralité de ses dlc.
J'ai longtemps blacklisté TW3. Ayant essayé, puis très vite abandonné, les deux premiers volets à leurs époques respectives, je voyais TW3 comme l'antithèse de ce à quoi j'aime jouer.
Trop verbeux, trop de quêtes, trop de pnj, de lieux, de noms à retenir....pas ma came.

Et puis, déçu par le vide d'un Skyrim special edition, son absence d'écriture et de mise en scène, j'ai ressenti un furieux besoin d’Écriture (notez le grand E). Le TW3 que je fuyais depuis bientôt 2ans m’apparut alors comme la foudroyante solution. Il était temps que j'y joue, j'étais prêt.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : TW3 m'a subjugué, c'est un jeu incroyable.
Quand on se lance dans TW3, on est tout de suite mis dans le bain : l'aventure va être longue, magnifique et profonde. L'ambiance de ce jeu est incroyable : les quêtes sont passionnantes, bien écrites, habilement mises en scène, elles se vivent plus qu'elles ne se jouent.

Je ne vais pas vous décrire TW3 sur des centaines de lignes, sachez simplement que le jeu est sublime.
Le monde ouvert est non seulement hallucinant de beauté, mais en plus complètement crédible car vivant : il faut voir les champs de fleurs colorés s'étendre à perte de vue, les arbres onduler sous le vent, les montagnes au loin qui nous invitent à l'exploration, la météo parfois déchainée avec son ciel noir irisé d'éclairs; bref, TW3 est une véritable peinture animée, et je ne compte pas le nombre de fois où je me suis exclamé, seul devant mon écran, "putin mais c'est magnifique".
Explorer une île dans le calme de la nuit, y apercevoir au loin un phare éteint, s'en approcher à mesure que la brume s'épaissit, puis vous faire attaquer par des spectres hurlant, sera le genre d'expérience que vous vivrez.

Monde vivant également grâce aux nombreux pnj qui vaquent à leurs occupations, aux animaux sauvages croisés au détour d'un chemin, aux camps de bandits, aux forteresses oubliées gardées par quelque monstre à occire, aux grottes sombres renfermant moult trésors, ou encore aux lacs ou aux mers dont les profondeurs recèlent souvent divers butins (j'ai grandement apprécié que l'exploration sous-marine, associée à un très bon système de nage, soit bien mise en avant).

Saupoudrez le tout de musiques parfaitement dans le ton, avec des violons lancinants accompagnés de lentes percussions, ou de chants évanescents sur de douces mélodies de cordes pincées, et vous voilà plongés dans un monde dont vous aurez beaucoup de mal à ressortir.

Cerise sur le gâteau, les combats sont excellents : il faut voir Geralt danser avec son épée, rouler ou faire un pas de côté pour esquiver une lame avant de contre-attaquer, ou encore se servir de sa magie de sorceleur pour repousser, contrôler ou amoindrir ses ennemis, le tout de façon parfaitement fluide, dans une chorégraphie aussi belle à voir que jouissive à exécuter.

TW3 est une putin de réussite. Bravo à CDProjekt pour avoir réussi à enfanter ce prodige. La qualité de leur travail n'a d'égal que la passion qui les a animé, et qui transpire dans chaque pixel.
Je pourrais vous parler encore longtemps de TW3, de l'exceptionnelle ambiance de certaines quêtes qui vous resteront longtemps en mémoire, de Yennefer, la femme virtuelle la plus sexy jamais créée dans l'histoire du jeu vidéo, et du reste, mais je préfère vous inciter à vous plonger dans l'aventure et à vous noyer dans cette incroyable univers.

TW3 c'est une aventure exceptionnelle aussi fun à jouer qu'un jeu vidéo, aussi passionnante qu'un bon bouquin, et aussi prenante qu'une bonne série. Plus qu'un simple pourfendeur de monstres, Geralt sera souvent le lien entre ces derniers et les humains. Son aventure, non manichéenne, lui demandera parfois de faire des choix difficiles.
Sa lame d'argent ne sera pas systématiquement la solution, et il sera souvent question d'accompagner, de soulager l'âme tourmentée d'un défunt revenu hanter ses proches, et, de façon générale, de comprendre, d'expliquer aux humains et d'offrir la rédemption aux créatures peuplant le monde.
Un monde dur, emprunt de magie, dans lequel de vilaines paroles prononcées avec suffisamment de conviction peuvent tout à fait faire naitre de puissantes malédictions.
Pour Geralt, à la fois humain et monstre, souvent haï par les uns et pourchassé par les autres, arriver à suivre sa voie sera une gageur, l'accomplissement d'une quête ayant souvent un goût amer.

Alors certes, tous n'aimeront pas TW3, car déjà, le jeu demande un investissement de temps non négligeable : comptez une 150aine d'heures pour parcourir le jeu avec ses 2dlc. Il faudra également apprivoiser le maniement de Geralt, son inertie, ainsi que la lenteur des menus.
Et puisqu'il faut noter : 9/10 et non pas 10/10, à cause de Novigrad, cette ville immense dont les inintéressantes quêtes fedex vous retiendront prisonnier durant une bonne (et longue) douzaine d'heures.
9/10 aussi parce que, dans son infinie générosité, le jeu aurait sans doute gagné à parfois en faire moins (autant de collectibles, était-ce nécessaire?).
Bien peu de choses au final, TW3 est un grand jeu, et il serait hérétique de passer à côté si vous aimez le genre.

Merci CDProjekt!