La déception suscitée par les longues attentes est parfois sévère ou parfois signe de retour à la réalité quand on s'aperçoit que l'œuvre attendue ne remplit pas le contrat que l'on avait imaginé (espéré). The Witcher 3 est tout le contraire de cet état de fait. Il propose plus que les promesses et nous démontre que longueur, ouverture, narration et variété peuvent rimer ensembles. Tant et si bien que lorsque le moment est venu de mettre un point final à l'aventure et à la saga de notre sorceleur, on se retrouve heureux d'avoir vécu une telle épopée et déçu de se dire que peut-être nous ne vivrons plus jamais ça. Qu'il va être compliqué pour les futurs RPG (en monde ouvert ou pas) de passer après celui-ci...
Oui, tout dans ce jeu transpire l'amour, le respect du joueur et la volonté de parvenir à un résultat parfait. La moindre quête secondaire peut déboucher sur des heures d'aventure, le moindre coucher de soleil sur un émerveillement, le moindre contrat sur une bataille épique. Ici, il est bien question (et finalement pour la première fois) d'incarner un sorceleur, de voguer, comme lui, de primes en primes, d'errer dans Velen ou Skellige à la recherche de la créature rare avec qui en découdre le tout dans des environnements magnifiques (le sujet du downgrade ne nourrissant que quelques agris).
Nous voilà donc parti, à la recherche de Ciri poursuivie par la Chasse sauvage, ultime occasion de croiser tous les personnages charismatiques de la saga qui nous accompagnent depuis des années à travers une histoire et des situations variées et sans réels temps morts. L'occasion également de se frotter au système de jeu repensé et enfin abouti nous donnant l'impression de réellement manier le fin bretteur qu'est Geralt et non le semi-remorque de l'épisode 2. Bravo, d'ailleurs pour l'arbre de compétences offrant une vraie liberté et une évidente rejouabilité.
Wild hunt est un chef d'œuvre, c'est indiscutable, le meilleur rpg en monde ouvert jamais réalisé probablement... Certes, on pourrait lui reprocher une gestion brouillonne de son inventaire ou quelques bugs (de quêtes, collisions, etc.), mais rien n'entache sa volonté de perfection et le plaisir total que l'on prend durant la centaine d'heures que l'on y passera.