L’un des fondateurs d’Arkane est parti pour créer une autre boîte de jeu vidéo, pour faire plus petit, plus concentré, avec des idées qui reflèteront bien mieux les envies d’une petite équipe. Voilà l’héritage dont se paraîssait Weird West et qui pesait peut être un peu trop lourd sur ses épaules. Raphael Colantonio est un gars intelligent : mettre de côté une réalisation trop gourmande en ressources, trop chronophage pour respecter ses délais et trop aisément critiquable pour contenter tout le monde et se focaliser sur d’autres éléments bien plus pertinents. Est ce une réussite ?
Déjà même si la partie technique importe peu, il faut souligner les bugs et autres problèmes de sauvegarde qui entachaient le titre à sa sortie. Et malgré le travail effectué depuis, quelques soucis restent problématiques comme la gestion des objets lancés ou portés. Ces errements peuvent avoir un impact parfois très ennuyeux sur les choix de gameplay et briser l’immersion et les possibilités. Par exemple, jeter une bouteille pour attirer un garde devient une gageure et opposera une fin de non recevoir, poussant plus aisément le joueur vers une solution plus pétaradante.
Ensuite le choix du gameplay n’est pas très clair. Pas vraiment un jeu d’infiltration car le gameplay n’autorise pas à ramper, à lancer des objets pour attirer l’attention ou encore à offrir un arsenal idoine et pas vraiment un jeu d’action 100 % brutal car les fusillades sont souvent punitives et ressemblent par trop souvent à un balai d’esquive et de poursuite ridicules à la Benny Hill, le jeu hésite un peu trop. Mais il est évident que le choix de proposer un système à la Desperados III ou Shadow Tactics aurait ressemblé à un plagiat plutôt qu’à une subtile inspiration.
Dès lors l’immersive sim se contente essentiellement de proposer des zones plus ou moins grandes dans lesquelles les possibilités varient… mais pas tant que ça : les fusillades finissent très souvent par être l’ultime solution, la discretion est gérée avec les fesses et l’infiltration ne ressemble pas à grand-chose d’intéressant. Une petite flèche ici et là mais qui finit par être repérée par un bandit à l’oeil perçant, des chariots de mine qui circulent avec notre personnage dedans, que les pistoleros laissent passer sans se demander ce qu’il se passe, des monstres qui voient dans le noir, à 50 mètres et qu’on a du mal à tuer, un arbre de compétence grotesque qu’on passe son temps à améliorer mais dont les évolutions ne servent à rien ou très peu lors des combats… Bref, un gameplay très approximatif pour un resultat assez pénible.
Quant à l’histoire… est ce qu’il est judicieux de parler de scénario lorsqu’on se rend compte qu’il ne s’agit que d’une succession d’historiettes dans lesquelles le seul fil conducteur reste un dessin à la con qui nous est dévoilé dans des cinématiques pauvres et trop nébuleuses.
Bif bof quoi.