Je commencerai ces quelques lignes en signalant que, d'une façon générale, je ne suis que très modérément amateur de ce genre émergent qu'est le walking simulator. C'est donc avec quelques réticences que je me suis plongé dans What Remains of Edith Finch (WROEF).
Dans la peau de la dernière représentante d'une famille fantasque connue localement pour les morts théâtrales de la plupart de ses membres, le joueur lèvera peu à peu le voile sur cette apparente malédiction familiale qu'une mère bienveillante a choisi de dissimuler.
Ce qui frappe principalement dans WROEF, c'est cette structure beaucoup plus ludique que ce que le genre a pu proposer à ce jour. Tout d'abord parce que la maison des Finch est un véritable labyrinthe truffé de passage camouflés et de petit mécanismes subtils qui brillent par leur ingéniosité. Ensuite parce que là où la plupart des walking simulators auraient choisi une forme textuelle ou cinématique, WROEF choisit d'agrémenter chaque récit de séquences de gameplay illustratives. Rarement élaborées ni pointues, elle contribuent néanmoins à l'immersion du joueur, la création d'une ambiance et par voie de conséquence une implication émotionnelle du joueur, parfois estomaqué par les conclusions brutales d'un arc narratif rondement mené.
Les histoires se suivent mais ne se ressemblent pas, dressant les portraits attachants de ces figures fantomatiques tourmentées ou malchanceuses, portées par des exercices formels particulièrement malins et sans cesse renouvelés. Le mal qui affecte les Finch semble nous contaminer peu à peu, jusqu'à ce que la fin abrupte ne viennent nous extraire d'une expérience atypique que l'on ne retrouvera pas de si tôt. What Remains of Edith Finch est un objet vidéoludique singulier dont il serait bête de se préserver.