C’est un walking simulator, pas de doute là-dessus. Le jeu est linéaire et on est constamment sur des rails. Pas de décisions hormis quelques détails superficiels, et le gameplay en dehors de la marche se résume à de petites manipulations sans challenge. On aime ou on aime, c’est subjectif.
Le principal défaut est l’histoire, bien que prenante et originale, celle-ci s’avère incohérente :
Première interprétation : Une malédiction frappe la famille Finch, et l’histoire est une sorte de conte
Quelle malédiction ? Pour quelle raison ? Pourquoi la famille s’appelle-t‘elle toujours Finch si en toute logique Dawn, mais surtout Edie vu l'époque, n’auraient pas dû transmettre leur nom à leurs enfants ? La mort de Sven et Sanjay, qui ne sont pas du même sang, est-elle le fruit du hasard ou de la malédiction ? Pourquoi pas de surnaturel dans certaines morts, comme celle d’Edith suite à son accouchement, la mort naturelle d’Edie et de Dawn, l’accident de chasse de Sam ?
Deuxième interprétation : Les Finch ont des capacités surnaturelles
Cela expliquerait les morts de Molly, Gus, Gregory et Milton causées par leurs propres capacités. Mais on retrouve les mêmes problèmes que pour l’explication de la malédiction. Et pourquoi ces pouvoirs ne se manifesteraient-ils qu’au moment de mourir ?
Troisième explication : Les flash-backs sont des déformations de la réalité
Explication qui semble celle voulue par les auteurs, mais qui n’est pas dépourvue d’incohérences. Molly meurt d’empoisonnement alimentaire. Sa mère Edie s’invente une réalité parallèle qui est une façon atypique d’affronter le deuil et de déculpabiliser pour sa négligence. Ça a du sens, ça expliquerait la mort réaliste de Sam vu qu’il y a une preuve avec la photo. Milton est schizophrène et se perd dans les bois, et tous les autres trouvent une explication assez facilement.
Or, voilà les incohérences :
Pourquoi meurent-ils tous ? C’est trop gros pour être dû au hasard, surtout qu'il a de quoi se monter d'autant plus vigilant au fil des générations. À moins que ça soit du pathos gratuit de la part des auteurs.
Edie a falsifié les journaux intimes d’enfants morts et transformé leurs chambres en mémorial. Et en plus l’un d’entre eux est parodique (Barbara). Pourquoi Dawn, au lieu de la faire interner, se contente-t’elle de sceller les portes ?
Pourquoi continuer à vivre dans cette maison avec ce que ça implique ? Et pourquoi les chambres de la dernière génération sont-elles aussi dangereuses ? D'autant plus que la mère de ces enfants, Dawn, est celle qui rejette les délires d'Edie.
Aucune explication n’est pleinement satisfaisante. Mais comme l’histoire est suffisamment floue, le charme opère. Comme dirait l’autre, on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment…