Nous vous observons

On est dans le futur, et c’est la merde. Les aliens ont gagné, et ils ont déterré des designers d’Archos pour leurs armures et des directeurs de propagande nazis et russes du siècle précédent pour leur communication. Cependant, la narration est réussie d’entrée de jeu avec une mission de sauvetage et la personnification de notre avatar, qui de par son expérience n’est autre que la clef de la future victoire de cette résistance à bout de souffle, occupant un vaisseau extraterrestre à moitié détruit, rapiécé et faisant office de base mobile. Une entrée un peu pompeuse, mais ça marche. Il n’est plus question ici de prendre la position d’un défenseur agressé tentant tant bien que mal de ne pas perdre ses pays-membres (et leur financement) les uns après les autres, mais d’exécuter des opérations de guérilla pour récupérer ressources, contacts, et informations tactiques.

Les interceptions d’ovnis ont disparu, et c’est pas plus mal. La majorité des missions commence désormais avec une phase d’infiltration qui vous donne l’avantage de vous laisser placer vos pions avant de commencer les affrontements. L’équipement de base se veut plus sommaire (en tout cas dans la narration) mais n’a pourtant pas vraiment changé. En revanche, le mode vigilance fonctionne différemment et évite désormais de griller toutes les actions de son escouade sur un seul intrus. Le piratage apporte beaucoup, que ce soit pour désactiver des alarmes, récupérer des ressources ou d’autres bonus, même s’il est incroyablement frustrant au début, avec peu de chances de succès et des contreparties vraiment punitives. De la même manière qu’avec les objectifs à durée limitée d’XCOM Enemy Within, l’accent est davantage mis sur la rapidité d’exécution plutôt que sur le piétinement façon tortue.

XCOM 2 était à sa sortie un peu but de décoffrage et difficile à appréhender en début de partie. L’extension War of the Chosen est venue rééquilibrer un peu tout ça en introdusiant une nouvelle menace, mais surtout de nouveaux alliés, qui rééquilibrent la balance en début de partie et donnent de très beaux combats en fin de jeu. De la même manière (et surtout, en fait) le DLC “Dernier Cadeau de Shen” est venu ajouter le SPARK, un robot lourdement armé similaire aux cyborgs d’XCOM Enemy Within. De quoi réduire en purée luisante la plupart des premiers ennemis de l’aventure. Les opérations sous couverture sont de retour et c’est une excellente nouvelle.

Artistiquement, c’est une autre paire de manches. Je ne suis évidemment pas trop fan de la direction artistique en général, avec cette iconographie propagandiste des années 20-40 vue et revue, déjà à l’époque, l’aspect des soldats ou leurs insupportables grésillements lorsqu’ils parlent à la radio. En revanche, et même si la bande son n’est plus signée Michael McCann, Tim Wynn est arrivé à rattraper le préjudice subi avec ses deux mémorables thèmes du vaisseau (ils m’ont accompagné dans mon travail très longtemps ceux-là) et une bande son appréciable en général.

Je ne sais pas pourquoi j’ai mis autant de temps à écrire un truc sur ce nouvel opus, mais en tout cas, depuis sa sortie, Firaxis n’a cessé d’apporter de nouveaux équilibrages et de peaufiner le jeu. On peut regretter la relative discrétion du Conseil, le changement de ton général et de tension, ou ces soldats qui arrivent toujours à ne même pas placer une seule balle sur une rafale de fusil d’assaut à 75% de chances de succès, mais XCOM 2 constitue toujours pour moi une des références les plus solides en la matière du jeu tactique et de gestion d’escouades.