8 tours pour lire cette critique et vous extraire

On a perdu! C'est sur ce postulat que débute xcom 2. Les vilains extraterrestres ont finalement gagné la guerre et sont parvenus à nous coloniser. L'humanité est désormais esclave de leur propagande et le xcom n'est plus qu'une petite unité de résistants se battant pour mettre fin au mystérieux (ahah) projet avatar... Je sais, on ne joue pas à xcom pour son scénario.

Nous voilà donc partis pour aller secourir le commandant (incarné par le joueur) dans une première mission sous forme de tutoriel où les principes de base du jeu nous serons réexpliqués: déplacement par case avec possibilité de couverture complète ou partielle, deux actions envisageables par tour ou choix d'un plus long déplacement sans vigilance ou autre, etc. Quels que soient nos choix, deux de nos jeunes recrues périront lors de cette mise en bouche, le ton est donné, xcom 2 n'est pas là pour rigoler. Oui, on est bien loin de la promenade de santé, les premières mécaniques à peine digérées, la mission 2 vous rappellera dans la souffrance que le rapport de force n'est pas en votre faveur... Mes jeunes troufions insouciants se souviennent encore de ce premier contrôle mental mené par ce petit sectoïde croisé alors qu'ils n'étaient décidément pas prêts. Dès le mode vétéran (normal) choisi, le challenge est bien présent et la première partie de l'aventure risque de mettre à mal nos crânes déjà dégarnis. L'alien est vil, et le nombre de (charmantes) saloperies qui se dresseront sur votre chemin ne manqueront pas de surprendre en utilisant un panel de joyeusetés: contrôles de vos soldats, empoisonnement, étouffement par les vipères/allumettes, civils se transformant en anonyme vous massacrant à coups de griffes, berserkers armés de plasma, codex pouvant bloquer vos armes et se cloner, andromèdes à la barre de vie interminable ressuscitants une fois tués, gardien du portail à l'aoe psi dévastatrice... non, le jeu ne nous aime pas... Pire, xcom 2 vous mettra la pression tout du long de votre périple... Ici, c'est une vraie course contre la montre qui se joue, chacun de vos choix, chacune de vos actions (Vais-je utiliser 7 jours pour collecter des ressources ou en dépenser 5 pour recruter un scientifique?) aura pour conséquence de faire avancer d'une ou plusieurs case(s) le projet avatar. Au bout de la dixième, il vous restera 30 jours pour sauver vos fesses déjà bien malmenées sous peine de game over immédiat. Si cela ne vous suffisait pas de temps à autre, un ovni interceptera votre vaisseau vous obligeant à envoyer toutes vos troupes (blessées ou pas) au combat afin de détruire un relais sous les assauts ennemis. Au niveau de la pression mise sur le joueur et du rythme, la réussite de ce xcom 2 est indéniable.

Outre les cinq missions principales menant au démantèlement du projet avatar dans une sortie finale très oubliable et peu inspirée, le jeu nous propose bon nombre d'évènements annexes qui peupleront les 20/30 heures (ou plus) que durera votre première partie. Ces missions vous demanderont inlassablement de sauver 6 civils d'un pays libérés soumis à un raid alien, d'extraire/tuer un VIP, de voler/détruire un objectif... Souvent, vous aurez entre 8 et 12 tours pour les mener à bien. Ce procédé participant de la pression constante ressentie par la joueur nuit, selon moi, au jeu. On a rarement l'impression d'avoir le temps de poser ses actions dans xcom 2, l'horloge (les tours) tourne et l'amateur de stratégie aimant prendre son temps et jouant du déplacement millimétré case par case risque de ne pas y trouver son compte. C'est un parti pris, libre aux joueurs d'y adhérer ou pas (des mods existent déjà pour supprimer cette limite de temps). Au final, le plus grand reproche qui puisse être fait provient plus de la répétitivité des situations proposées... Même les plus grands héros en ont parfois marre quand ils ont sauvé 5 fois 6 civils...Xcom 2 parait également plus court que le premier opus; cela est compensé par le fait que sa rejouabilité est aussi bien plus grande, les cartes étant devenues totalement aléatoires et la diversité des recherches proposées n'étant pas réalisable en une seule partie. A nouveau, on aime ou pas... Par ma part, je préférais de loin le coté 'longue épopée' du premier opus.

Là où j'ai plus de mal à pardonner c'est sur la finition générale du jeu... Xcom 2 est très mal optimisé, il n'est pas certain de la faire tourner en ultra sur des machines puissantes et pas rare que le jeu rame même en faisant des concessions dans les différentes options d'affichage. Pire, le jeu est (ça devient habituel) livré avec pas mal de bugs: armes qui disparaissent, sauvegardes bordéliques et parfois corrompues, sons qui se barrent sans prévenir, soldats pris de spasmes étranges, scripts qui se déclenchent sans cohérence, etc. Cela sera sans doute patché, mais un peu plus de finition m'aurait bien plus convaincu qu'un saison pass déjà disponible à 20 euros et augmentant nos options de personnalisation (oui, ils ont bien compris ce qu’aimaient les joueurs d Xcom). Sur ce dernier point, la personnalisation quasi maniaque de nos recrues reste une vraie réussite tout comme l'attachement qu'on finit par leur vouer et la frustr... rage! que l'on ressent lors de leur disparition au combat quand un tir au fusil à pompe à 82% de réussite à 15 cm de la cible finit sur une mouette... Le débat de la "rng" sur Xcom remplit déjà les forums du net, certains tendant à prouver qu'elle est favorable ou pas au joueur, soit. Sachez juste que depuis le premier rien n'a changé et que voir un overwatch préparé avec soin se transformer en 4 tirs manqués de vos troupes vous permettra d'exprimer toute votre rage à vos soldats visiblement manchots face à l'écran de votre pc.

Alors, oui, Xcom 2 est un bon jeu de stratégie, mais à mes yeux ses défauts récurrents, ses quelques bugs et sa répétitivités l'empêche d'être le Graal présenté par certains. Au final, peut-être est-ce simplement moi à qui l'orientation choisie (pression, pression et pression) ne convient pas... Il n'empêche que j'espère que, cette fois, cette guerre est vraiment terminée.