"Le premier, en plus rapide."

J'ai toujours trouvé ça assez minable comme artifice le coup du : "en fait, dans la suite, tous vos efforts du premier titre sont totalement inutiles car le scénario exige que vous ayez échoué pour pouvoir lancer la puissance magistrale de sa narration". Cela colore soudain le titre précédent d'une aura de doute assez faramineuse. Sa narration - celle que vous avez vécue, donc - n'a pas autant d'importance que celle qu'elle compte vendre au nouvel acheteur. Ou pire, au type qui avait abandonné vers la douzième heure et qui pense donc qu'il est parfaitement normal que vous ayez à recommencer le tout à partir d'une position que l'on appellerait communément celle du guerrillero. Tout ceci nécessite encore plus de stratégie, d'attention et même de logique. Car, je vous le rappelle, il est question d'un jeu de stratégie.

Enfin, je dis stratégie, peut-être est-ce un jeu de tactique?! La différence entre les deux notions a toujours été assez floue dans mon esprit. J'ai remarqué que les jeux de stratégie ont souvent plus d'unités pour appliquer leurs tactiques. Et que les jeux de tactique requièrent toujours l'utilisation de diverses stratégies pour arriver à cet objectif censément final qui sera probablement mis à zéro de manière généreuse par le scénariste telle une Samus Aran perdant tous ses pouvoirs à cause d'une trop forte chiquenaude électro-magnétique lancée pile sur le mécanisme de reboot secret de son armure. M'enfin, cela pourrait être pire : vous pourriez aussi être un clone amnésique d'un protagoniste sans visage dont on admet qu'il a sans-doute été créé par de méchants aliens. (Ceux-là même, si vous suivez, que vous aviez pourtant vaincus en étant un protagoniste sans visage doté d'une puissance méthodique hors du commun lors du premier opus.)

Ceci dit... la meilleure manière de quantifier ce titre reste bien d'avancer une platitude pleine de bon sens : c'est le premier en plus rapide. Finie l'approche pantouflarde pourtant tellement populaire dans le fief des Commandeurs d'XCOM. Non, maintenant vous avez un timer sur l'épaule et des objectifs à remplir avec la vitesse de production d'un Zaibatsu japonais de la fin des eighties. C'est à vous de tenir la cadence. Inutile, donc, de souligner que si vous veniez ici participer à une activité lente et pensive où chaque tour mené quatre fois par le pouvoir de la sauvegarde vous permettait de trouver l'enchaînement parfait des diverses actions proposées dans le but d'une victoire maximale; faudra se faire à l'idée que l'échec est maintenant l'une des lettres principales de votre vocabulaire. Vous ne pourrez pas garantir la sauvegarde de toutes vos unités. Autant s'y faire. Faudra sacrifier. C'est comme ça. Le tout avec divers embranchements supplémentaires à votre arbre d'XCOMpétence. Certaines sortent directement de l'expansion du premier titre. D'autres sont d'agréables modifications/altérations de la manière dont vous pouvez optimiser votre soldatesque. (Vous pouvez, par exemple, apprendre l'un ou l'autre talent issu d'une classe différente si cela vous dit. Ce qui est très pratique.) Et le tout vous donne un jeu réussi mais pas foncièrement surprenant qui saura satisfaire les fans de ce reboot inespéré de la fameuse série de stratégie. Ou de tactique. C'est selon.