Terminé en 80h30. Après un final qui, comme toujours, lâche la purée à tous les niveaux. Des combats à n'en plus finir, des boss improbables qui sont techniquement largement plus balaise que nous (ils sont comme toujours immunisés à certaines attaques, ne se soignent pas, ont plusieurs barres de vie, etc.), des cinématiques dans tous les sens et les dernières révélations qui font tomber les masques parfois un peu grossiers, mais avec une justesse globale qui laisse bouche bée.
Car oui, les Yakuza font parti de ces jeux qui m'énervent, et cet épisode ne déroge pas à la règle au même titre que Fallout 4. Cette licence porte en elle les gènes du succès qui se caractérisent par une saveur que l'on ne retrouve dans aucune autre licence. Elle porte hélas en même temps le cancer qui ronge trop de jeux en se roulant dans une paresse rageante malgré des efforts visibles ça et là. Au final, je suis une fois encore dans un mode "je t'aime moi non plus" où j'aimerais voir cette licence avoir les moyens de faire table rase des boulets qu'elle se traîne pour enfin déployer les ailes de la magnificence vidéo-ludique.
Outre les boss complètement cheatés (même s'ils ne m'ont globalement pas trop posé de problèmes), on baigne toujours dans des combats aux mécanismes désuets et au gameplay lourdingue qui commence à sentir un peu le périmé. L'exploration des villes, si elle reste un plaisir d'immersion dans le Japon moderne, se heurte toujours à la taille parfois ridicule des quartiers qui sont parfois encore plus amputé d'une liberté de déplacement déjà bien légère avec des collisions incompréhensibles sur certaines routes. Sans parler de tous ces emmerdeurs qui passent leur temps à vouloir nous défoncer la tronche, générant des combats un peu partout, plutôt chiant à éviter. A l'instar de Fallout 4 je ne comprends toujours pas comment 4 têtes à claques d'un pauvre gang croient pouvoir plier en deux un Sejima imposant et intimidant. Ni comment des Yakuza croient qu'ils ont la moindre chance face au légendaire Dragon de Dojima.
Du coup, c'est avec Haruka que l'on respire quand on se retrouve enfin libre d'errer dans les rues avec la possibilité cette fois de provoquer nous même les Battle Dance. Cet épisode introduit de fait les phases les plus inattendues en offrant pour chacun des 5 personnages jouables, des missions uniques associées à du gameplay unique. Conduite et courses en taxi (de compète quand même). Survie et chasse. IdolMaster-like. Baseball. Sans compter toutes les activités hérités des précédents épisodes, qui peuvent se révéler diablement chronophage au point que je n'ai pas une seule partie de Mah-jong et autres jeux purement japonais, pas toujours évident à appréhender (et qui me font bailler).
Mais le résultat est là. Fort d'une narration solide et consistante, des cinématiques longues et travaillées où jamais ils ne s'autorisent de réels raccourcis pour aller plus vite, préférant largement mettre l'accent sur les émotions, les expressions et les explications, les heures défilent sans qu'on... sans que JE ne m'emmerde. Je ne pensais pas me prendre plus que ça au jeu des missions secondaires. Au final, j'ai presque tout plié, que ça soit dans les activités spéciales, ou dans les missions secondaires. Et ce pour tous les personnages (pour ceux qui croient encore que je ne me suis focus que sur Haruka...).
Si seulement ils pouvaient évoluer pour de bon, sans pour autant aller taquiner du côté des open world. La marge de manœuvre pour moderniser la licence est énorme alors ça me fait chier qu'ils se content du minimum syndical d'un épisode à l'autre, préférant blinder l'opus n+1 d'une tonne d'activités "pas cher" (billard, bowling, fléchettes, jeux divers et variés), ou ajoutant de nouvelles activités "low cost" (taxi version ultra old school, dance battle qui sont dixit les pro des jeux de dance assez médiocres comparé aux meilleurs jeux, baseball... en salle, youhou, survie dans 15m²).
Yakuza 5, c'est clairement l'épisode le plus riche qui tente de faire passer l'étrange message de "vivre ses rêves". Étrange dans le sens où l'on attend pas forcément les plus endurcis et violent des yakuza abonder dans ce sens mais on s'en fout, c'est un jeu vidéo après tout. Et puis, y a pas à dire.... ils savent finir un jeu avec une maestria assez peu commune. Parce que la fin... elle m'a aussi fait rêver (mais à quoi, vous ne le saurez jamais, ah ah). Merci Sega pour avoir daigné sortir ce jeu en Europe, mais je vous déteste tout autant pour votre politique honteuse à nous ignorer, nous les gaijins, pendant aussi longtemps.
Vivement Yakuza 6 ... s'il sort un jour en Europe (ah ah ah ... eh merde ... SEGAAAAA-ARGH).