Lectures 2020 (liste évolutive)

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Il faudra bien que je le termine, un jour. Mais je n'ai pas très envie de quitter cet arbre...

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Le Vent se lève est un formidable roman d'aventure, dont les cent dernières pages hérissent l'échine, mettent à bas toutes les certitudes du lecteur, et le font enrager quand le livre se termine en laissant en suspens tant de promesses à tenir dans les deux prochains tomes de la saga.

Mais c'est aussi un effroyable récit de l'esclavage. Restitué dans le détail, avec ce qu'il faut de précision pour en comprendre l'horreur, tout en faisant preuve d'une retenue pédagogique qui évite de sombrer dans le voyeurisme morbide.

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Intriguant, magnétique, ciselé, un bref roman dont l'atmosphère étrange, à la limite du fantastique, sert un propos brillant sur la relation filiale (mère-fille en particulier), mais aussi sur l'adolescence, le désir, la passion... Un livre qui donne envie d'être relu sur-le-champ, pour tenter d'en percer tous les mystères.

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Avec une sincérité qui emporte tout sur son passage, Thibault Bérard donne à ce récit une énergie communicative, une envie de vivre, une joie inattendue. Sur un tel sujet, nombre d’écrivains auraient choisi le mélo, la tartine de sanglots tellement épaisse qu’elle coupe l’envie de pleurer. Mais non, pas lui. Il est juste que les forts soient frappés est un volcan. Il amène la dévastation, mais quel spectacle !

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Les enfants, les adultes, la jeunesse et la vieillesse, la famille et les amis, les parents et les petits, la magie du théâtre et du cinéma, la folie douce de Fellini… tels sont les ingrédients de La Loi du rêveur, cocktail plein de charme et d’émotion qui convoque la richesse d’une vie et les réinventions du temps pour tisser la toile de la littérature.
Un texte aussi sincère que délicieusement menteur, qui réveille la verve de Pennac comme au bon vieux temps.

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Voyage intime, humain, intellectuel plus que géographique (même si l'on explore de formidables contrées imaginaires), le premier roman de Claire Duvivier propose en outre une réflexion sur l'Histoire et ses conséquences à long terme, sur la manière d'appréhender le passé et de se réconcilier avec lui, sur le passage du temps et sur ses conséquences...

Voici une œuvre de fantasy qui se déploie par son imaginaire géographique, politique, historique, d'une richesse d'autant plus insoupçonnable au départ que Claire Duvivier, habile et maligne, en dévoile les éléments au compte-gouttes. Son idée est de nous faire croire à son monde en nous y invitant comme dans un territoire familier, alors même que le lecteur n'en possède aucun code.

Si l'on suit le rythme singulier que propose Claire Duvivier, on finit par être récompensé. Car Un long voyage prend de plus en plus d'ampleur, finit par créer des brèches, par prendre des chemins inattendus, et même par secouer quand les événements gagnent en mystère et en intensité.

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Le nouveau polar BIM-DANS-TA-GUEULE d'Olivier Norek, plus furieux et engagé que jamais. Après "Entre deux mondes", livre saisissant sur les migrants et la jungle de Calais, l'ex-flic balance un roman réquisitoire sur l'état lamentable de la planète et la responsabilité effroyable des hommes dans cette destruction cynique et programmée. Terrible.

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Puissant, scintillant de fulgurances éblouissantes, formidablement écrit et audacieusement mené, Le Monde n’existe pas renoue avec la veine des premiers livres de Fabrice Humbert, notamment Avant la chute, La Fortune de Sila et L’Origine de la violence. Pour le meilleur, en l'occurrence.

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Délicatement mis en images par le dessinateur italien Thomas Campi, qui réalise à peu près toutes les deux pages de superbes illustrations aux couleurs chaudes et riches, ce texte s’avère aussi inclassable que ses héros. Aussi à part. Là, peut-être, où se niche l’humanité la plus pure – désintéressée, tournée vers l’autre, désespérée de se battre pour ce que nous avons de meilleur en nous. Généreuse et lumineuse.

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Avec son immersion dans le petit monde de la littérature, ses références à l'univers P.O.L. (il y est notamment question de la mort accidentelle du fondateur de la maison, Paul Otchakovsky-Laurens, et de sa succession), ses personnages "réels" (dont Gérard Holtz, oui oui !), le troisième roman de Lise Charles pourrait avoir un côté happy few qui risquerait de le couper d'une grande partie du lectorat, pas initié à ces détails.

Mais l'énergie de la narration (le roman évolue presque entièrement sous forme d'échange de mails, se faisant roman épistolaire moderne) et l'intelligence de sa construction, son humour volontiers vachard, le regard mordant de l'auteure jeté sans concession dans les coulisses du monde de l'art, l'évolution implacable de son intrigue vers une issue cruelle, sortent "La Demoiselle à cœur ouvert" du carcan de son contexte, et déploient une réflexion remarquable sur la création, le ridicule d'afféteries intellectuelles bien de notre temps, le cynisme d'un opportunisme bien de notre temps, mais aussi sur les tours et détours de la passion amoureuse, l'enfance et l'adolescence...

Un livre bien plus riche qu'il n'y paraît, assez fascinant, parfois agaçant, volontiers irrévérencieux, voire audacieux. Bref, il y a de quoi dire à son sujet !

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Loin de se cantonner à la comédie horrifique que semble promettre cette histoire de mégalodons envahissant les mers pour bouffer tout ce qui bouge, Fin de siècle assume au fil des pages une vision sombre de l’avenir, de l’humanité, proclamant un épuisement de notre règne qu’il n’est pas idiot de craindre, au rythme où vont les choses.
Un roman original, au ton résolument singulier, distrayant mais pas que. Si vous n’aimez pas les sentiers battus, voilà du hors-piste qui saura vous stimuler.

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L’état de la société américaine contemporaine confrontée à sa violence est un sujet récurrent ces derniers temps, qu’il soit traité par des auteurs du cru ou des étrangers. "Aux armes" s’inscrit dans cette lignée, pas aussi marquant pour moi que le livre de Fabrice Humbert, ou que le bouleversant "Jake" de Bryan Reardon (qui évoquait déjà une tuerie de masse).
Mais c’est un premier roman percutant qui annonce un auteur intelligent, en phase avec notre monde, à qui il soutire une vérité pas toujours belle à entendre – ce qui peut être une mission de la littérature.