Chroniques du cinématographe - 2016

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Belle petite claque que ce dernier Bonello. Le mec prend (involontairement) un sujet d'actualité et en fait tout sauf le film qu'on pourrait attendre. Plutôt que de le rattacher à un évènement réel, il laisse volontairement le contexte, les raisons et les conséquences dans le flou, pour donner un côté presque intemporel à son oeuvre.

On a quelque chose qui est dvantage construit comme une sorte de rêve, au montage et à la mise en scène d'une précision rare. On passe d'une première partie millimétrée, où la tension monte lentement avant l'explosion qu'on ne tarde pas à deviner, à cette longue nuit dans un grand magasin, où tout n'est que rêverie, attente, surréalisme, scènes aussi variées qu'inattendues... Et il parvient à faire exister cette bande de jeunes malgré des dialogues minimalistes et une exposition réduite à sa plus simple expression.

Un film riche, drôle, insolite, planant, horrifiant (cette scène finale...) qui prouve que 2016 est peut-être l'année du cinéma français.

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Bruno Dumont prouve qu'il est l'un des meilleurs cinéastes en activité, capable d'une vraie évolution tout en conservant son style. Ma Loute est sa deuxième comédie après P'tit Quinquin, habitée d'une veine encore plus absurde. On a un enchainement de personnages surréalistes, de situations improbables, les bourgeois (notamment Luchini et Binoche qui s'en donnent à coeur joie) sont tournés en dérision comme pas permis, tandis que les gens du peuple ont toujours une beauté de l'ordre de l'indicible, malgré les horreurs dont ils sont capables. C'est très riche, très généreux, improbable, drôle, émouvant, ça crée un vrai univers filmique... Bref c'est génial !

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Quelle oeuvre désarçonnante... Verhoeven s'empare du cinéma français, le tord et le retourne de ses propres obsessions viscérales. C'est un film profondément dérangeant parce que tout est trouble, qu'il s'agisse du ton, de l'image, du jeu des acteurs, des dialogues...

On est dans le malaise constant, ce n'est pas seulement l'histoire qui est tordue mais bien ce traitement alternant entre comédie noire, faux téléfilm digne de France 2 et véritable expérience malsaine. Qu'attendre d'autre d'un réalisateur dont la spécialité a toujours été l'ambiguité, qu'il s'agisse de ses oeuvres hollandaises ou de ses géniaux tours de force hollywoodiens, Starship Troopers en tête ? Je ne peux pas dire que c'est le film que je préfère de Verhoeven mais il m'aura en tout cas bien marqué !

Annotation :

Très beau drame d'Almodovar, admirablement construit, écrit et interprété. Tout se joue vraiment dans l'intimité, dans la relation entre parent et enfant, les non-dits et les sentiments qui empoisonnent l'existence, la culpabilité qui ronge de l'intérieur mais se transmet également par le sang, tel un virus. Vraiment passionnant, et j'en retiens quelques images très fortes comme le premier plan ou la transition entre les deux actrices.

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Voir critique

Annotation :

Bouli Lanners est sans doute l'un des cinéastes belges actuels les plus intéressants. Il pioche volontiers dans le film de genre (ici le western et le post-apo) pour livrer un univers atypique, sans jamais s'y inscrire clairement. Epuré dans sa narration et ses dialogues, Les Premiers les Derniers est un très beau récit de rédemption, à l'ambiance forte et marqué par une symbolique religieuse décalée et une réflexion sur la fin (et le commencement) de l'humanité.

Annotation :

Le Woody annuel est une nouvelle fois un bon cru. Allen varie les plaisirs et livre cette fois un vrai film d'époque, au coeur des années 30, à cheval entre l'âge d'or d'Hollywood et la "Café Society" new-yorkaise. Encore une fois, il est question d'amour, et le réalisateur parvient une nouvelle fois à sublimer une actrice, ici Kristen Stewart, tandis que Jesse Eisenberg s'impose comme l'avatar allenien parfait. C'est très plaisant tout en étant parfois assez mélancolique, souvent drôle et astucieux, et avec une très belle image pour le premier film de Woody tourné en numérique. On n'est définitivement plus surpris mais l'inconditionnel que je suis ne boude pas son plaisir.

Annotation :

Room m'a surpris : je craignais un film à Oscar rempli de pathos, le sujet le permettait. Mais le film est bien plus beau que ça, il fait le choix d'un point de vue naïf assumé en adoptant le regard de l'enfant et livre avec justesse une très belle histoire, aussi oppressante au début qu'elle est lumineuse à la fin. Les deux acteurs principaux sont assez fantastiques.

Annotation :

Très beau film d'animation français, assez classique mais très efficace dans ce qu'il raconte, ne s'encombrant pas d'éléments superflus pour conter une belle histoire de détermination, d'héritage et de survie. Les personnages sont au mieux attachants et au pire peu encombrants, le dessin est très joli, le tout a un côté intime qui me plait vraiment, une très jolie BO et quelques superbes moments.

Annotation :

J'en étais venu à redouter ce biopic à cause de Boyle mais il ne fallait pas oublier qu'il y avait le génial Sorkin au scénario, qui sort des carcans classiques du genre par ses choix de construction (trois longues scènes presque en temps réel, couvrant les coulisses de trois présentations du vénéré Jobs) et surtout qui arrive à faire d'une figure réelle un vrai personnage de cinéma, nuancé et fascinant, entre visionnaire, dictateur mais aussi père à la relation compliquée avec sa fille. Qui plus est, la mise en scène suit, fait corps avec le sujet et ne manque pas d'idées. Fassbender et Winslet sont impeccables (et la musique est géniale !).

Annotation :

Voir critique

Annotation :

J'ai du mal à comprendre toutes ces critiques envers le classicisme du film. On a là un anti-film à Oscar, qui malgré un sujet sensible fait le choix de la sobriété absolue, du méthodisme journalistique avant tout. L'enquête est passionnante, rythmée de manière exemplaires, le film a de vrais enjeux et sait les faire ressortir avec finesse. La forme est en raccord avec le fond : pas de fioritures, pas d'effets de style, on va à l'essentiel. J'ai eu deux petits problèmes : la musique, pas désagréable mais dispensable, et Ruffalo dont le surjeu fait tâche face à la retenue du reste du casting (qu'il est bon de voir Keaton dans de vrais rôles récemment !).