Les westerns du cycle Ranown
Le cycle Ranown désigne un ensemble de sept westerns sortis entre 1956 et 1960, qui partagent les points communs suivants :
- Réalisés par Budd Boetticher (7/7),
- Interprétés par Randolph Scott dans le rôle principal (7/7),
- Produits par Randolph Scott et Harry Joe ...
7 films
créée il y a plus de 7 ans · modifiée il y a plus de 7 ansSept hommes à abattre (1956)
Seven Men from Now
1 h 18 min. Sortie : 12 juillet 1957 (France). Western
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Au crépuscule d'une carrière bien remplie - de séries B, mais pas que - ce bon vieux Randolph (58 ans) est choisi, sur la recommandation de John Wayne, pressenti pour le rôle mais pris à l'époque par le tournage de "La Prisonnière du désert", comme tête d'affiche de "Sept Hommes à abattre".
Dans ce scénario signé Burt Kennedy, très simple mais pas simpliste, l'ancien coloc' de Cary Grant à Malibu (fun fact mais true story !) traque sept bandits auteurs d'un hold-up dans lequel sa femme a perdu la vie. Assisté dans sa quête vengeresse par un couple d'honnêtes colons et par l'ambivalent Lee Marvin, appâté par le magot dérobé par les voleurs, il affrontera évidemment ce dernier lors du duel final.
Budd Boetticher signe un western brillant, concis et épuré dans sa réalisation, qui alterne de magnifiques scènes d'extérieur dans la rocaille de Lone Pine et de beaux passages en ville. Une réussite à tous points de vue !
L'Homme de l'Arizona (1957)
The Tall T
1 h 18 min. Sortie : 1 avril 1957 (États-Unis). Western
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Pour cette deuxième collaboration avec Boetticher et Kennedy, Randolph endosse pour la première fois le costume de co-producteur (par dessus son ignoble chemise jaune pisse tâchée de sueur...).
Après une longue introduction, où l'on apprend que Randolph a quitté son emploi chez un rancher local pour se mettre à son compte et travailler son propre lopin de terre, l'intrigue se met en place. Le bon cowboy droit dans ses bottes se retrouve pris en otage, en compagnie d'un couple composé d'un lâche et d'une riche héritière, par un trio de malfaiteurs.
"L'Homme de l'Arizona" offre alors une sorte de huis-clos en extérieur, dans et devant la petite cabane où les gentils sont retenus. Décrivant d'abord la lutte psychologique entre Randolph et les bad guys, ce western de très bonne facture se conclut par quelques scènes d'action particulièrement violentes. Là encore, une franche réussite.
Le vengeur agit au crépuscule (1957)
Decision at Sundown
1 h 17 min. Sortie : 19 octobre 2010 (France). Western
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Si Burt Kennedy n'est pas au scénario, le script pondu par Charles Lang Jr. tient néanmoins très bien la route. Dans ce western essentiellement urbain, Randolph interprète à nouveau un homme en quête de vengeance. La raison, cette fois-ci, est le suicide de sa femme, peu de temps avant son retour de la guerre, causé par la honte de lui avoir été infidèle durant son absence. Et notamment avec Tate Kimbrough, devenu depuis le potentat local de la petite ville de Sundown, dans laquelle Randolph se pointe au début du film.
Après avoir interrompu le mariage de son ennemi et juré de le tuer avant la fin de la journée, Randolph et son partenaire se planquent dans l'écurie, où ils sont assiégés par le shérif local, individu véreux à la botte de Kimbrough. Fusillades et promesses d'échappatoire se succèdent, alors que les citoyens prennent peu à peu leur destin entre leurs mains...
Étonnant western que ce "Decision at Sundown", très violent et pessimiste, où un Randolph aux mâchoires serrées interprète assez justement un homme consumé par son désir de vengeance, sans espoir de rédemption. Une belle surprise !
L'Aventurier du Texas (1958)
Buchanan Rides Alone
1 h 20 min. Sortie : 1 juillet 1959 (France). Western, Comédie dramatique
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Encore Charles Lang Jr. au scénario, et encore un western essentiellement urbain. Sourire aux lèvres, Randolph est d'humeur guillerette en arrivant à Agry Town, joyeuse bourgade située pile sur la frontière avec le Mexique. Avec 2000 $ en poche, il rentre en effet dans son Texas natal pour s'établir à son compte et gérer enfin son propre ranch. Randolph est tellement heureux qu'il paie même des coups à boire à un type qui lui cherche des crosses !
Mais il se rend compte rapidement, lorsque le type en question est descendu sous ses yeux par un jeune Mexicain, que la ville est aux mains de la fratrie Agry : le juge (père du défunt), le shérif et le patron de l'hôtel. Jugé pour complicité de meurtre puis finalement blanchi, il est néanmoins dépossédé de son pactole par le shérif. Tantôt alliés, tantôt opposés, les Agry tenteront par tous les moyens de mettre la main sur la rançon de 50 000 $ demandée au père du jeune homme, un riche propriétaire terrien au Mexique. Randolph se retrouve donc à faire équipe avec Juan de la Vega pour tenter de sauver sa peau.
Malgré de bonnes idées, le scénario de "L'Aventurier du Texas" est un peu trop alambiqué, les retournements de situation se succédant à toute vitesse. Et, contrairement aux films précédents, les personnages (notamment les méchants) sont assez caricaturaux, ce qui nuit à l'ensemble. Un western moyen, donc, un peu ennuyeux mais pas désagréable.
La Chevauchée de la vengeance (1959)
Ride Lonesome
1 h 13 min. Sortie : 26 février 1959 (France). Western
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Retour de Burt Kennedy au scénario pour ce "Ride Lonesome", premier film du cycle à porter officiellement la mention Ranown, nouveau nom de la société de production Scott-Brown. C'est probablement le meilleur scénario des sept, et sans doute le meilleur film aussi.
Ancien shérif devenu chasseur de primes, Randolph poursuit une fois de plus une quête personnelle de vengeance contre le meurtrier de sa femme. Au début du film, il capture le jeune frère de celui-ci, et décide de l'amener à Santa Cruz où il sera pendu. Accompagné par Boone et Whit, deux cowboys également recherchés par la justice, et par la jolie Mrs. Lane, femme du tenancier du relais de diligence, il dévoile peu à peu ses intentions. Dans le même temps, ses deux compagnons ne cachent pas leur intention de ramener eux-mêmes Billy John aux autorités, puisque la capture de ce dernier est récompensée d'une amnistie...
Outre le fait de lancer les carrières de Lee Van Cleef (Frank, le grand méchant et frère de Billy John) et James Coburn (Whit), "La Chevauchée de la vengeance" brille surtout par son scénario très soigné, qui permet aux personnalités du héros comme de ses deux acolytes d'évoluer constamment. À l'issue d'une scène finale vraiment mémorable, le dénouement est pour le moins inattendu. Sans doute le meilleur film du cycle !
Le Courrier de l'or (1959)
Westbound
1 h 12 min. Sortie : 4 septembre 1959 (France). Western
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ce film est le seul du cycle à n'avoir pas été produit par la Ranown. Cela s'explique par le fait que Randolph devait, aux termes d'un vieux contrat, un dernier film à la Warner. Boetticher accepta de le réaliser lui-même, ce qui fut fait en 1957, deux ans avant sa sortie en salles. À ce titre, et de l'avis de Boetticher lui-même, "Le Courrier de l'or" ne fait donc pas partie du cycle. Mais je l'inclus quand même !
Randolph incarne un capitaine de l'armée unioniste démobilisé et chargé par ses supérieurs de remettre sur pied une ligne de diligence entre l'Ouest et l'Est. En pleine guerre de Sécession, le Nord a en effet besoin de l'or de Californie pour soutenir son effort de guerre. Basé à Julesburg, Colorado, Randolph se heurte dès son arrivée à l'hostilité de la population locale pro-sudiste, et notamment à celle de Clay Putnam, qui a épousé son amour de jeunesse Norma, et de Mace, son homme de main à la gâchette facile. Aidé du jeune couple Miller, Randolph devra faire face aux vols de chevaux, aux destructions des relais et aux meurtres de ses hommes.
Ce western, en effet, dépareille un peu dans le cycle, avec ses personnages à la psychologie assez caricaturale. Le ton est plutôt sombre et la violence jamais bien loin, comme en témoigne plusieurs meurtres. Un assez bon divertissement cependant, mais qui manque de profondeur.
Comanche Station (1960)
1 h 14 min. Sortie : 11 décembre 1968 (France). Western
Film de Budd Boetticher
The Maz a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Ultime volet du cycle, "Comanche Station" le conclut de fort belle manière, grâce à un nouveau scénario de qualité signé Burt Kennedy, et à un retour dans les emblématiques paysages minéraux de Lone Pine.
Randolph est un chasseur de primes spécialisé dans l'échange de Blanches capturées par les Indiens. Le film démarre lorsqu'il récupère la jolie Miss Lowe aux mains des Comanches, contre un fusil et quelques menues babioles. Arrivé à un relais voisin, il y est rejoint par Ben Lane et ses deux acolytes, poursuivis par ces mêmes Comanches. Forcés de s'allier à ces derniers pour rallier la ville la plus proche, Randolph devra non seulement repousser les attaques des Indiens, mais surtout déjouer les plans de Lane, qui convoite les 5000 $ promis pour le retour de Miss Lowe par son mari.
On retrouve dans ce dernier western toutes les qualités des opus précédents scénarisés par Kennedy : un nombre restreint de personnages, des méchants dont la psychologie évolue au point de les rendre parfois presque sympathiques, et une réalisation épurée magnifiant admirablement les grandioses paysages traversés. Une conclusion brillante !