Livres de chevet

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Pour le labyrinthe, le vertige, les jeux de référence... et les souvenirs (je déconseille de lire ce livre dans le métro sous peine de passer pour un grand malade)

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Pour le jeu de manipulation et le texte-spirale qui prend aux tripes jusqu'aux dernières pages.

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Tout Claro, à vrai dire, mais celui-ci particulièrement. Un des plus beaux hommages/détournements du Magicien d'Oz, servi par une langue électrique, charnelle, jouissive.

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Comme tout le monde, j'ai d'abord aimé le dessin animé de Disney, avant de tomber éperduement amoureuse de l'écriture de Carroll. Je ne trouve hélas pas la superbe édition illustrée par Mervyn Peake dans la base de données... Il n'en demeure pas moins que les jongleries absurdes, les jeux mathématiques sur le langage, les poèmes, le faux récit iniatique, l'inventivité de chaque instant, les jeux de références so british... tout me ravit !

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J'ai grandi - et grandis- toujours avec. Epopée ultime, langue-monde époustouflante... et ces beaux glissements entre temps du mythe et temps romanesque où il devient possible, ainsi que le dit Eomer quand il rencontre Aragorn, que des légendes puissent sortir des hautes herbes.

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Découvert et appris par coeur à 7 ans : plaisir du lyrisme, de la langue chamarrée, goûteuse, et vénération totale pour le personnage (et l'homme qui l'a inspiré).

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C'est le meilleur roman d'aventures et de pirates, point barre. Hantée depuis l'enfance par certaines images : le tap tap de la canne de Pew, le squelette-compas, Jim fiché sur le mât ou caché dans le baril de pommes, la gouaille de Long John Silver, le cri du perroquet... Culte.

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Découvert toute petite dans une anthologie de poésie pour la jeunesse, lu et relu frénétiquement depuis. Faut-il vraiment expliquer pourquoi ?

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Lecture tutélaire. J'en dis plus ici : http://www.delitteris.com/monographies/relire-proust/

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Découverte très récente mais j'ai tellement lu et relu de façon obsessionnelle l'intégralité de l'oeuvre de l'auteur (Borges et Kafka ont un fils : il s'appelle Pierre Cendors), faisant des liens entre chacun des fragments qu'il distille ici et là. Labyrinthe, quête d'une identité fragmentaire, remise en question du pacte de lecture, mystifications littéraires... tout est fait pour me plaire : si en plus la langue, faussement classique, joue dangereusement avec l'insconcient... je suis conquise.

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Acheté par pure curiosité (je collectionne les dés), ce beau livre chaotique où le hasard se fait personnage central m'a fascinée. Lu, relu, offert en de multiples exemplaires.

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Découvert adolescente, relu une fois l'an depuis, pour des raisons toutes personnelles. Le sens de l'image, chez Vian, me fascine, tout comme la musicalité jazzy du style.

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Une vraie claque, au lycée : ainsi c'était donc ça, la véritable horreur, celle qui rampe dans les ténèbres, qui ne dit pas son nom mais qui, tentaculaire, vous enserre la gorge et vous renvoie en pleine gueule la conscience de votre petitesse face à l'univers inexplicable ? Et quelle prodigieuse écriture, qui sait noyer son lecteur dans un maëlstrom d'incompréhension, bouleverser sa logique et lui faire ressentir, physiquement, en une poignée de mots sans âge, une terreur comme jallie des tréfonds de son inconscient...

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Ibid.

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Ibid

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J'offre ce livre à tous ceux qui osent encore me dire que la SF est mal écrite et/ou que les français ne savent pas en écrire. Alors certes, l'univers peut faire parfois faire un peu plus penser à de la fantasy - à l'instar de celui de Dune...
Mais on se fiche un peu de la "case" dans lequelle il faut le ranger, au final : parce que c'est Deleuze qui rencontre la SF sous une plume superbe, parce que les personnages sont autant de cris qui poignent le coeur, parce que cette quête impossible est épique jusqu'aux larmes, parce que le sense of wonder et le vertige qui me sont si chers en SF y sont sublimés...

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Après avoir longuement hésité avec "Parleur", lu et relu lui aussi, je choisis finalement le premier roman d'Ayerdhal. Vive les utopies kireïn, l'art total qui sauve de tout (et surtout des confédérations galactiques à tendance totalitaire), et ces personnages flamboyants, presque trop humains... Alors certes, La Bohème et l'ivraie a tout un tas de défauts inhérents au principe de premier roman... mais il a pétri mon petit coeur d'étudiante de tout un tas d'idéaux auxquels il m'arrive encore de me raccrocher.

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Difficile de choisir "un" Spinrad, parmi tous ceux que j'ai relus compulsivement. C'est celui-ci (plus récent) qui finit par sortir du lot, parce qu'il réalise le fantasme ultime du geek: les lecteurs de SF sauvent le monde ! Fuck yeah, serais-je tentée d'ajouter dans un moment d'enthousiasme dénué de tout lyrisme.

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J'aime tout Pessoa (pour ses hétéronymes, sa folie ordinaire, son génie par éclats, son don pour exhalter les langues dans lesquelles il écrit) mais celui-ci, particulièrement. Sans doute parce que l'écriture, l'ennui/ la peur du quotidien, l'angoisse y sont très présents.

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J'ai rencontré Whitman grâce au Cercle des poètes disparus, et ne l'ai plus quitté. Combien d'heures passées à randonner en récitant ses mots... non, en les hululant, les jouissant, les mâchant à pleins poumons !

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S'il ne fallait garder qu'un seul livre de cette Proust au féminin, ce serait cette curieuse symphonie à voix entrecroisées, qui se mêlent, écumes, flots et sables, de façon musicalement si juste.

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La naissance de l'humanité et du lyrisme. Rien de moins. Texte particulièrement sublime quand il est exhalté par la traduction d'Henri Bauchau (pour ceux qui auraient le malheur de ne pouvoir le lire dans sa -somptueuse- langue originelle ).

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Mon poète latin préféré : une langue baroque avant l'heure pour chanter le monstrueux, l'indicible, le divin effroi, piétiner les préceptes d'Horace et inspirer, plus tard, un certain Dante... Lecture jubilatoire.

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Le plus beau livre sur Venise. Ses dernières phrases sont un de mes "mantras" : "Je le répète : l'Eau est égale au temps et procure à la beauté son double. En partie eau, nous servons la beauté de la même manière. En se frottant à l'eau, cette ville améliore l'allure du temps, embellit l'avenir. Tel est son rôle dans l'univers. Parce que cette ville est immobile alors que nous sommes en mouvement. La larme en est la preuve. Parce que nous allons et que la beauté reste. Parce que nous sommes tournés vers l'avenir alors que la beauté est un éternel présent. La larme est une tentative pour demeurer, rester en arrière, se fondre avec la ville. Mais c'est contre les règles. La larme est un retour, un hommage de l'avenir au passé. Ou bien c'est ce que l'on obtient quand on soustrait le plus grand du plus petit : la beauté de l'homme. Il en va de même de l'amour parce que notre amour, lui aussi, est plus grand que nous."

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Lu en terminale. Puis relu, médité, souligné, appris par coeur, relu à nouveau... Une vision idéale de l'amour, qui rejoint et nourrit la mienne.