Cover Manifeste du parfait cinéphile

Manifeste du parfait cinéphile

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un néophyte passionné de cinéma pour qu'il puisse se forger une bonne expérience et une bonne connaissance ?
La cinéphilie est-elle une maladie ?

Je me suis posé beaucoup de questions dans ma manière d'appréhender le cinéma et je ne voulais ...

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15 films

créee il y a plus de 11 ans · modifiée il y a plus de 10 ans
Bad Taste
6.6

Bad Taste (1987)

1 h 31 min. Sortie : 24 août 1988 (France). Comédie, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Peter Jackson

Andy Capet a mis 8/10.

Annotation :

Mes parents sont divorcés. Un week-end sur deux, je vais chez ma mère. Elle n'a pas beaucoup d'argent, et même pas de voiture alors... on a des loisirs de pauvres : on fait la galerie marchande, je joue avec les caddies en essayant d'éviter les bagnoles mais surtout, je vais au vidéoclub. Là-bas (je dois avoir 9-10 ans), y'a une dame (éternelle pour moi) qui tient la caisse et elle était un peu sèche au début. Puis, voyant le genre de film que je choisissais (le prix c'était trois films, 20 francs pour le week-end), elle a commencé à faire des commentaires. Et je me souviens avoir vu des films à partir de ce moment-là pour savoir quel genre de commentaire cette femme allait faire et si elle n'en faisait pas c'est qu'il y avait quelque chose qui n'irait pas dans mon visionnage, un truc du genre. Et puis, progressivement, elle m'a demandé si ce que j'avais vu était bien ou quoi. Suivant ce que j'en disais, elle me mettait de côté des nouveautés et c'est ainsi que la dame du vidéoclub était devenue une sorte de pygmalion(ne). Il y a une chose caractéristique chez elle, c'est qu'elle a toujours veillé à ce que je ne voie pas forcément des films de mon âge.

Je me souviens qu'un jour ma mère me disait non. Moi, je voulais prendre Bad Taste et elle disait non. Et là, c'est la dame du vidéoclub qui est intervenu en disant peut-être que je n'avais pas 12 ans mais ça allait me faire rire... J'ai une histoire énorme avec la cassette de bad taste... mais ce sera pour le prochain coup.

Il y a quelques années je l'ai retrouvée par "hasard" et pour que je te donne le contexte de cette rencontre, il faut que j'en passe par Bad Taste. Donc la dame du vidéoclub impose à ma mère que je puisse voir un film gore avant l'âge légal. Quand je suis arrivé à la maison, j'ai regardé Bad taste... Mais à peine la cassette dans le magnéto, j'observe que le film "saute". Je ne sais pas si tu connais les problèmes de bande VHS mais c'est comme ça qu'on appelle. Le film "sautait" et donc il était illisible. Mais genre il "sautait" bien. Un autre que moi n'aurait pas regardé deux fois, aurait sorti la cassette et aurait exigé le remboursement. ou un truc du genre. Ben non, le petit Olivier, c'est un grand romantique qui s'ignore et il voit tout le film avec les images qui sautent. Mieux ! Parce que les images sont imparfaites, je trouve ça terriblement attachant pour ne pas dire humanisant. Je me suis attaché à la VHS à partir de ce moment.
(à suivre...)

Braindead
7.5

Braindead (1992)

1 h 37 min. Sortie : 13 janvier 1993 (France). Épouvante-Horreur, Comédie

Film de Peter Jackson

Andy Capet a mis 7/10.

Annotation :

(...suite) J'ai aimé le film, je me suis poilé et elle avait raison sur toute la ligne. Ma mère n'a pas tout compris pourquoi je regardais un film illisible et elle a pris ça comme un affront (limite s'inquiétait).
Je "saute" moi-même dix ans, quinze. De 93 on passe à l'année 2010. J'adore chiner et dans ma ville natale, y'a une foire-à-tout. A l'endroit du vidéoclub, c'est une agence immobilière qui trône. ça me rappelle la fois où l'endroit où il y avait un arbre, j'avais fait mon premier baiser. Et là où il y avait un arbre figure un petit parking devant une maison de retraite. Qu'importe ! Je chine.
Et là je croise la dame qui ne me remet, mais alors pas du tout au début. Discussion froide, genre je me prends un vent... et puis Miracle ! Je trouve dans son étal, la cassette suprême. Je n'en crois pas mes yeux... Elle vend la cassette de Bad Taste et je n'ai aucun moyen de savoir si c'est la bonne... Mais ce n'est pas grave. Je raconte à la dame de l'ancien vidéoclub tout ce que je viens de te raconter. Et elle me remet, elle se remet en mémoire ce qui était un détail insignifiant de sa vie de commerçante. je crois qu'elle a bien aimé écouter cette histoire. Quand on est commerçant, on a une fonction sociale et culturelle notamment et là, dans la discussion, ça prenait tout son sens. Elle avait contribué à faire vivre quelque chose en moi que je ne connaissais pas.

On papote, on papote. Et elle me donne, elle m'offre LA cassette qui aujourd'hui se trouve sur un autel avec des bougies.
Je l'ai mise dans le magnéto. Quelle ne fut pas mon émotion en découvrant à nouveau que le film "sautait" comme dix-sept ans auparavant !

J'ai depuis un attachement tendre et nostalgique pour les vidéoclub, les magnétoscopes et les VHS. C'est d'ailleurs un format dans lequel je regarde encore beaucoup de films. Souvent des madeleines en bas de laine maintenant.

Salò ou les 120 journées de Sodome
6.6

Salò ou les 120 journées de Sodome (1975)

Salò o le 120 giornate di Sodoma

1 h 57 min. Sortie : 19 mai 1976 (France). Drame, Historique, Épouvante-Horreur

Film de Pier Paolo Pasolini

Andy Capet a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Je me souviens très bien de ma séance de Salo.

J'avais... 18 ans.
J'étais avec un ami dans l'unique salle de quartier, et il y avait quelqu'un d'autre qu'on ne voyait pas derrière nous. Déjà, ça installe l'ambiance. L'oppression par le vide. L'angoisse. J'ai eu le sentiment d'avoir encaissé le film, que je n'ai pas sourcillé une seconde. Pas un geste ou un pet de travers pour faire marrer mon pote. Même pas un commentaire.

Quand je suis sorti. Non. Quand je me suis levé de siège, je me suis avancé vers l'écran. Quand je me suis avancé vers l'écran, je me souviens que c'était bien à la fin du générique, toutes lumières allumées. C'était la première fois que je voyais un écran de près. Que j'avais toujours voulu voir ça. Puis je suis sorti avec mon ami. Et mon ami me demande :

- "Alors ?
- Bien, bien... Bien.
- Bien, bienbienbienbien.
- Ouais (expiration)"

Et pendant les trois jours qui avaient suivi, je n'ai pas dit grand chose. Il y avait cette ambiance toujours aussi vide qui parlait à ma place, moi le mutique.

Le Dernier Plongeon
6.9

Le Dernier Plongeon (1992)

O Ultimo mergulho

1 h 34 min. Sortie : 18 septembre 1992 (Portugal). Comédie dramatique

Film de Joao César Monteiro

Annotation :

Franchement, je ne sais plus très bien comment j'ai découvert Joao César Monteiro mais je crois que c'était sur Arte, un soir, une nuit. Peu importe. Je regarde une scène en plein milieu du film, j'imagine, et mon oeil est titillé car ce n'est ni du théâtre ni du cinéma que j'observe, ni une peinture liquide ni un musée de cire. Je vois pour la première fois un Monteiro. C'est un peu comme si je disais : "Au musée d'Orsay, j'ai vu un Van Gogh". Là, c'était un Monteiro... Et je le regarde par une semi-inadvertance mais très vite par curiosité. Je le regarde pousser ses scènes, les étirer, leur donner tout le poids de la nature tout en restant cinématographique. Je regarde un cinéma non falsifié, je regarde autre chose.
Monteiro, c'est l'histoire rare des coups de foudre, de cet érotisme tremblant - c'est moi qui me trouble au milieu d'un champ de tournesol, d'habitude où la beauté est si fugace.
Partout où j'irai, j'irai à la recherche de Monteiro.

Par exemple, pour donner un exemple de destination, il y a chez moi une VHS du "Bassin de J.W." C'est juste... L'un des biens les plus précieux que je possède et je ne l'ai jamais vu.

C'est à la fois amoureux, passionnel et tellement étrange ce Rapport avec Monteiro. J'ai du voir, de cet auteur, trois ou quatre films - ce qui sera toujours plus que la moyenne des cinéphiles... Je n'ai pas besoin de voir absolument toute la filmographie de Monteiro pour savoir quel est mon film préféré ou je ne sais quelle idiotie cinéphile. Par contre, j'ai besoin de préserver cet amour sur toute une vie, d’égrainer les films... Comme ils viendront et au moment opportun.

Des monstres et des hommes
6.4

Des monstres et des hommes (1998)

Pro Ourodov i Lioudiei

1 h 33 min. Sortie : 8 septembre 1999 (France). Drame

Film de Alekseï Balabanov

Andy Capet a mis 5/10.

Annotation :

Exemple typique d'une cinéphilie curieuse. Je m'explique ; je m'intéresse au cinéma russe depuis longtemps, le monde de la pornographie m'intéresse parce que je voudrais le comprendre.

Et puis le cinéma russe, c'est un combat en soi. S'il paraît un peu bêta et fade de s'intéresser au cinéma par pays, il reste que chaque cinéma national possède des caractéristiques propres. Les caractéristiques du cinéma russe ont littéralement disparu de la scène internationale avec la chute du bloc soviétique, tout ça pour que le cinéma américain trouve le champ libre pour de nouvelles exploitations.

C'est dommage, les gens se foutent de l'Histoire et pas moi. Une spécificité de la cinéphilie qui a fait que ce jour-là, sans broncher, je sors le porte-monnaie comme je le fais rarement et je prends sans aucun regret ce film inconnu, de nulle part et que je ne reverrais plus si je ne franchissais pas le pas immédiatement.

Villa Paranoia

Villa Paranoia (2005)

1 h 46 min. Sortie : 25 mai 2005 (France). Drame

Film de Erik Clausen

Andy Capet a mis 6/10.

Annotation :

Chaque oeuvre est une histoire. Les oeuvres de cinéphilie se distinguent en ce sens qu'elles sont une épopée ordinaire. Parce que par ses oeuvres notre culture a le luxe de se distinguer de toutes les autres cultures cinéphiles. Villa Paranoïa, c'est d'abord l'histoire de l'ancien festival nordique de Rouen. C'est un film que j'ai récompensé du temps où j'écumais les festivals, du temps où je croyais au cinéma. Il a reçu deux prix et il le méritait. Et je savais que dès que tout le cérémonial fini, je n'entendrai plus jamais parler de ce film. Plus jamais.

Six ans plus tard, j'accompagne une ... une "quoi" d'abord ? On était juste sorti la veille, elle a dormi chez moi et le lendemain on s'est donné rendez-vous à cette médiathèque. Donc, six ans plus tard, à la médiathèque, je tombe sur ce film - que j'emprunte du coup. Ayant fait ce choix, ma connaissance toute fraîche de la veille me fait remarquer que, petit un, elle connaît ce film, petit deux, elle a rêvé d'un poussin la nuit passée, un poussin qui savait monter dans les arbres, difficile à attraper.

Sur ce, j'emprunte le film, je lui dis : "On va chercher un poulet rôti et on va l'exorciser dans son jus, qu'en penses-tu ?"

Elle a re-dormi chez moi, puis elle est partie je ne sais plus où mais c'était dans le sud de l'Europe.

La rencontre avec ce film enjoint un souvenir entremêlé.

Themroc
6.2

Themroc (1973)

1 h 50 min. Sortie : 1 mars 1973 (France). Fantastique, Drame

Film de Claude Faraldo

Andy Capet a mis 9/10.

Annotation :

Je ne sais plus comment j'en suis venu à Themroc. S'il m'a été conseillé par un ami, par un éclaireur ou bien si c'est une découverte inopinée mais toujours est-il que ce film a toujours fait parti de mon champ cinéphile. Il est de ces films que je n'ai pas à chercher, pas d'effort à fournir parce qu'ils me viennent tôt ou tard. C'est le fruit d'une immédiateté.
Parfois, ces films sont tellement situé dans mon champ que c'en est prévisible et alors, paradoxalement, je marche vers lui à reculons.
Rappelons qu'à ce titre, ma cinéphilie se destine en premier vers ce que je ne connais pas, vers la découverte. Et, de ce point de vue, Themroc c'était du tout cuit, de la becquée toute cuite que j'allais forcément apprécier.

J'ai mis dix ans avant de voir Themroc et ce fut un délice.

Et puis, Themroc, c'est le fruit d'un cinéma qui a complètement disparu, débité à la tronçonneuse. Il est l'idée d'un scandale regroupant un casting flamboyant de plus ou moins jeunes talents, d'acteurs pleins de convictions. Et si les scandales sont toujours d'actualité, ils ne sont plus de cette qualité, ils ne sont plus ouvrier du moins.

Five Obstructions
6.9

Five Obstructions (2003)

De Fem Benspænd

1 h 30 min. Sortie : 10 mars 2004 (France). Expérimental, Sketches

Documentaire de Lars von Trier et Jorgen Leth

Andy Capet a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

En commençant à tourner en 1984 - en ce qui concerne les longs-métrages, Lars Von Trier fait partis de ces auteurs qui sont nés avec moi et qui vont m'accompagner un sacré bout de temps. C'est un copain que je retrouve dans la cour de récréation.
Evidemment, c'est un peu... inapproprié de faire part d'autant d'enthousiasme et de sympathie chaleureuse pour ce cinéaste infiniment aussi romantique que noir anthracite. Et pourtant, c'est ce que je ressens : plus il est sérieux, plus je jubile.
Et, à ce titre de jubilation profonde, il y a Five Obstructions qui, au-delà d'être un exercice de style pour cinéaste qui veut tuer le père, a le don de parfaitement représenter par ce que j'entends en disant que Von Trier est un copain de récré.

RoboCop
7.2

RoboCop (1987)

1 h 42 min. Sortie : 20 janvier 1988 (France). Action, Policier, Science-fiction

Film de Paul Verhoeven

Andy Capet a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Cher ami-camarade cinéphile,
J'ai espoir de faire entendre quelque chose.
J'ai une petite bibliothèque à la maison : tu n'as pas bien vu, elle est dans l'entrée, mais dans cette bibliothèque, le rangement est méticuleux. Il y a tous mes "bons" films, ma vision du cinéma, et donc, dans ma bibliothèque, ma petite et modeste bibliothèque, il y a une place pour le dvd de Robocop.
J'ai espoir de te faire entendre cela avant que ça ne passe aux oubliettes du snobisme antipopcorn.
Tu touches pas à Robocop, tu touches pas à Starship Troopers, tu touches pas à Rambo. Je peux mordre tu sais ?

Maintenant, les choses sont simples. Si tu veux comprendre, défaire tes doutes et savoir pourquoi je défends Robocop et pas... euh... Un film de Steven Seagal ou un film interprété par Clovis Cornillac qui veut faire, dans un rôle de composition long de six mois de travail, comme Steven Seagal, je t'attends de pied ferme, pied sur l'accélérateur.

Parce que Robocop, c'est toujours plus que Robocop, et il sera défendu comme tel contre des petits voyous intellectualisants et à l'oeil torve, contre ces mafrats de la cinéphilie qui lorgnent sur le divertissement comme un reproche, une tâche sur un linge propre. Robocop, s'il n'était que Robocop, je n'en parlerai pas : il représente l'alliance d'un travail intellectuel avec une pensée formelle, plus ou moins maniérée et suggestive ; c'est aussi une satire appuyée par un double discours judéo-chrétien et un humour grotesque contre les marchands de temple ! ; c'est aussi un film sur l'âme humaine dans un monde qui nous force à nous en déposséder. Ah tu vois bien qu'il y a des choses à dire sur Robocop... Un film de 1987 ! Et j'en parle encore comme de la Bible.

Pour les autres qui ne comprennent rien à rien, qui minorent complètement le propos intentionnel de la vision de Verhoeven sur Robocop :

Vous êtes des vendus ! Des pourris ! (ah ça, on peut pas vous reprocher d'être des pornographes, là, je suis d'accord, chat perché... Pourriture quand même !)
C'est donc, avec un respect qui confine à la profonde désobligeance, à la non-allégeance, que je cite Yolande Moreau : "C'est des gens, il faut les décapiter vivants, les lapider à coups de hache et j'en fais du pâté !
Du pâté !!"

Le voyageur du temps
5.6

Le voyageur du temps (1960)

Beyond the Time Barrier

1 h 15 min. Sortie : juillet 1960 (États-Unis). Science-fiction

Film de Edgar G. Ulmer

Andy Capet a mis 3/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Bouge pas, meurs, ressuscite
7.8

Bouge pas, meurs, ressuscite (1990)

Zamri, umri, voskresni!

1 h 45 min. Sortie : 26 septembre 1990 (France). Comédie dramatique

Film de Vitali Kanevski

Andy Capet a mis 4/10 et a écrit une critique.

Class of 1999
5.3

Class of 1999 (1990)

1 h 39 min. Sortie : 11 mai 1990. Science-fiction

Film de Mark L. Lester

Andy Capet a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Je ne vois pas ce qu'on me trouve
6.3

Je ne vois pas ce qu'on me trouve (1997)

1 h 35 min. Sortie : 17 décembre 1997 (France). Comédie dramatique

Film de Christian Vincent

Andy Capet a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Schizophrenia
7.2

Schizophrenia (1983)

Angst

1 h 19 min. Sortie : 4 juillet 2012 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Gerald Kargl

Andy Capet a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

À l'origine
6.9

À l'origine (2009)

2 h 10 min. Sortie : 11 novembre 2009. Drame

Film de Xavier Giannoli

Andy Capet a mis 7/10.

Annotation :

0.90

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