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5 films
créée il y a 28 jours · modifiée il y a 1 jourLe Silence des agneaux (1991)
The Silence of the Lambs
1 h 58 min. Sortie : 10 avril 1991 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Jonathan Demme
Zoumion a mis 8/10.
Annotation :
Nouveau visionnage.
"Le Silence des agneaux" est l'adaptation du roman éponyme de Thomas Harris écrit en 1988. C'est la deuxième œuvre du romancier qui utilise le personnage de Hannibal Lecter, le psychiatre psychopathe qui est devenu un des antagonistes les plus emblématiques de l'histoire du cinéma. Véritable paradoxe vivant il est un docteur meurtrier et un esthète cannibale. Son intelligence remarquable et son raffinement contrastent avec son sadisme et sa cruauté bestiale. Un personnage qui doit beaucoup à l'interprétation glaçante et terrifiante de Anthony Hopkins. Jodie Foster incarne un personnage tout aussi intéressant, celui d'une jeune stagiaire au FBI chargé de brosser le portrait du tueur pour ainsi élucider une autre sordide affaire. Son assurance exacerbée masque une subtile fragilité qui se dessine au fil des réminiscences du récit. C'est son combat pour échapper au système patriarcal, aux yeux inquisiteurs de tous les personnages masculins ( le plan dans l'ascenseur, le champ-contrechamp à la morgue ) qui est le thème principal de l’œuvre et qui la dresse en véritable icône féministe. Sa confrontation avec Lecter va lui permettre de se transformer et d'affronter les évènements, tel une chenille qui devient chrysalide puis papillon, figure essentielle du film.
L'identification du spectateur se fait à travers ses yeux car c'est le personnage le plus humain, le seul d'ailleurs. La relation complexe qui va s'établir entre Lecter et elle faite de fascination et d'une attirance réciproque est un pivot du scénario.
De toute évidence "Le Silence des agneaux" est un film d'acteurs et Jonathan Demme le met parfaitement en scène. Il privilégie l'usage de gros plans anxiogènes qui ne laissent aucun répit et laissent les acteurs exprimer tout le panel de leurs émotions. En resserrant ses cadres il crée aussi le rapprochement ambigu et nécessaire entre les deux personnages et nous gratifie d'une réalisation classe et réfléchie.
En somme c'est un thriller psychologique qui modernise le genre et qui en définit les codes pour les futures années. Un face-à-face intellectuel autour du mal et de la monstruosité.
Il brasse intelligemment ses influences, "Psychose" évidemment mais aussi le cinéma d'Hitchcock en général et "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper et impressionne par la froideur et la noirceur de son récit ainsi que par le traitement très psychologique qu'il fait de la figure du tueur en série.
Old Boy (2003)
Oldeuboi
2 h. Sortie : 29 septembre 2004 (France). Drame, Thriller, Film noir
Film de Park Chan-Wook
Zoumion a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Découverte.
https://www.senscritique.com/film/old_boy/critique/315356874
Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.
Hannibal (2001)
2 h 11 min. Sortie : 28 février 2001 (France). Thriller, Épouvante-Horreur
Film de Ridley Scott
Zoumion a mis 7/10.
Annotation :
Nouveau visionnage.
Il ne faut pas voir le film de Ridley Scott comme une suite ou une tentative de prolongement de l'expérience offerte par "Le Silence des agneaux" car le réalisateur n'est pas ici pour singer le film de Jonathan Demme. Il nous propose quelque chose de foncièrement différent et tant mieux d'ailleurs.
Là où l'opus précédent était un pur thriller psychologique bien tendu, celui-ci est davantage une sorte de tableau baroque, un opéra noir romantique et une réinterprétation de "La Belle et la Bête". De l’exubérance des décors où se mêlent les trésors architecturaux de Florence magnifiée au château habillé de brume du milliardaire, on est littéralement dans un conte quasi gothique. Un aspect souligné par la partition aux relents symphoniques de Hans Zimmer et la photographie aux ombres profondes de John Matieson. Tout cela culmine et exulte dans un final qui nous offre son lot d'horreur pure et d'érotisme, teinté d'humour noir très second degré. Une séquence qui a choqué mais qui je trouve fonctionne admirablement.
On retrouve le docteur Lecter qui n'a pas perdu de son charisme, toujours aussi terrifiant. Ici conservateur d'une bibliothèque où il exprime son goût pour l'art et l'histoire, il est un vrai vampire dans la façon dont il est filmé et par rapport à la fascination qu'il exerce sur ses proies, le policier italien mais surtout Clarice que le jeu de Julianne Moore rend livide et vaporeuse, comme envoûtée. Celle-ci remplace correctement Jodie Foster et emmène son personnage sur un nouveau terrain. Elle fuit ce monde d'hommes machistes pour se lancer à la poursuite du monstre qui est le seul à l'estimer pour ce qu'elle est, qui est autant objet de désir que figure paternaliste. Leur dernière rencontre a d'ailleurs tout de la dispute de couple au romantisme prononcé.
Le seul adversaire de taille pour Lecter est une de ses "créations" : Mason Verger. Le milliardaire, personnage détestable de pédophile sadique aussi abject physiquement grâce au très bon travail de maquillage et prothèses ( impossible de reconnaître Gary Oldman ) va employer toutes ses ressources pour se venger. Il est la démonstration du pouvoir de manipulation de Lecter.
Un film au pessimisme et au nihilisme assez prononcés qui sont récurrents chez le Ridley Scott de la période 2000-2010. Intéressant mais j'ai préféré le premier.
Le Château des amants maudits (1956)
Beatrice Cenci
1 h 30 min. Sortie : 3 avril 1957 (France). Drame, Historique, Biopic
Film de Riccardo Freda
Zoumion a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Découverte.
https://www.senscritique.com/film/le_chateau_des_amants_maudits/critique/315898085
Avis trop long pour être écrit ici, je l'ai donc posté sous forme de critique.
Le Géant de fer (1999)
The Iron Giant
1 h 26 min. Sortie : 8 décembre 1999 (France). Animation, Action, Aventure
Long-métrage d'animation de Brad Bird
Zoumion a mis 8/10.
Annotation :
Découverte.
Inspiré d'un roman jeunesse écrit par l'auteur anglais Ted Hughes, "Le Géant de fer" sorti au crépuscule du XXe siècle transpose son récit dans une Amérique engluée en pleine Guerre Froide où la paranoïa de l’époque et la menace d'une guerre nucléaire s'opposent à la course au progrès technologique. Brad Bird utilise ce terreau pour traiter d'une arlésienne de la science-fiction : une machine, qui plus est une arme de destruction peut-elle développer une âme ? Ce colosse de fer venu d'une autre planète est réinitialisé suite à un traumatisme, il est alors une page blanche comme un enfant, être candide avide de découvertes et d'éveil.
Au discours antimilitariste dénonçant l'absurdité de la guerre s'ajoute un discours sur la peur de l'autre et la haine de l'étranger. Maccarthysme oblige, le robot est pour le fanatique agent fédéral américain Kent Mansley ( un antagoniste juste génial ) une menace absolue émanant de l'URSS et qu'il faut détruire à tout prix et quelque soient les moyens utilisés. Un mépris et une aversion qui sont totalement injustifiés puisque le vrai danger proviendra des propres forces militaires américaines. Le film traite également du deuil avec une sensibilité toute particulière dans une séquence clé qui évoque "Bambi".
Pétri d'hommages à la science fiction des années 1950, citant pêle-mêle "Le Jour où la Terre s'arrêta" ou "Planète interdite", le métrage joue aussi avec les codes des comics, revisitant "Superman" pour incarner à sa façon un idéal de protection et d'héroïsme.
Visuellement Bird expérimente une hybridation des techniques, un mélange 2D/3D qui est d'ailleurs toujours fréquemment utilisé. Le résultat parfaitement assimilé est beau et simple et les subtils effets numériques rendent le géant presque tangible.
Récit pacifiste et profond, explorant une multitude de thématiques, "Le Géant de fer" enchantera petits et grands spectateurs. Malheureusement plombé commercialement parlant par une stratégie marketing aux fraises, le film a pu se rattraper notamment grâce à la vidéo et est devenu un classique de l'animation.