Top Racine.

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Andromaque, c'est indétrônable. Étudiée en mise en scène, lue et relue, jouée, appropriée, tous les vers ont fini par parler et tous sont magnifiques. Le sujet grec crée un honneur et un caractère épique terrifiant, et puis cette folie, et puis ces vers, et puis l'image de la femme. Et au final, on se rend compte qu'Andromaque, c'est la seule tragédie grecque de Racine. Andromaque, c'est la Grèce. Andromaque, c'est l'héroïsme. Andromaque, c'est Racine.

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Première tragédie lue. Et étudiée. Grâce à mon mythique professeur de français en seconde. Merci à lui, merci à l'Ancien Testament, merci à la violence de la vengeance, à l'horreur des récits, à la beauté des vers, au songe d'Athalie, au personnage monstrueux d'Athalie elle-même, à la tension sans cesse entretenue, à la conclusion de toute l'œuvre racinienne qui convenait à merveille pour ma première à étudier — et ma dernière à relire avec passion inébranlable.

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Sans aucune influence des cours, la fable d'Esther est extrêmement bien menée à travers les trois courts actes, de la connaissance du sort du peuple Juif à son salut menée par l'image de la femme, accédant à un des plus grands pouvoirs dans l'œuvre de Racine. La religion dans ce qu'elle a de plus dévoué, de plus intérieur, de plus fort. Une tragédie à voir dans les conditions de représentation du XVII° siècle, agrémentée de chants du chœur israélite dans la " fameuse maison de Saint-Cyr ", qui, j'en ai bien peur, ne sera que trop rarement exhumée.

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Britannicus, c'est à Rome ce que Bajazet est à l'Orient. En remplaçant l'amante par la mère.

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Mithridate, sujet géographiquement mi-romain mi-grec mi-oriental, dans la région pontique, je l'ai lue dans le cadre d'un cours il y a longtemps et elle m'a laissé un souvenir très fort dans la relation au fils, au père, à l'honneur, au sacrifice et à l'héroïsme même. Je la relirai avec grand plaisir pour affiner tout ça, maintenant que j'ai une expérience bien plus fluide des alexandrins.

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Bajazet, c'est à l'Orient ce que Britannicus est à Rome. En remplaçant la mère par l'amante.

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Bérénice est la seule tragédie de Racine qu'a lue ma copine qui a un peu peur face au théâtreux que je suis. Elle l'a beaucoup aimé et nous aimons la citer. Mais en tant que tragédie, elle me semble étrange. Elle a la particularité de gagner en intensité au fil des actes d'une manière tout à fait équilibrée et exponentielle, ce qui mène très bien vevs la déchirure finale des passions.

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Je reprendrai volontiers encore ce devoir sacrificiel teinté d'image christique et de confidents raciniens, si le début n'était pas aussi long et la fin étant aussi rapide, donnant l'impression de beaucoup de bruit pour rien, qui virerait, avec un peu de mauvaise foi, à de l'absurde. L'ironie tragique ne me toucherait-elle pas autant qu'elle le pourrait ?

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J'ai la particularité de ne pas avoir étudié Phèdre au lycée malgré mes deux professeurs mythiques. J'ai étudié Athalie et Dom Juan à la place. Ça explique des choses.

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Une comédie de Racine ? Oui, monsieur, s'il vous plaît !

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Parce que les débuts du grand Racine.

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Parce que Molière a quand même lancé Racine en travaillant cette pièce à ses débuts.