Le narrateur se retrouve seul dans la maison de son enfance, qui est mis en vente par ses parents. C’est l’occasion d’un retour sur lui-même, sur sa vie, sur ses désirs, sur ses échecs et ses aspirations déçues.
Aurélien est écrivain. Il a 36 ans. Il vit depuis son enfance sous la domination arrogante d’un frère ainé doué et méprisant, aux jugements dévalorisants. Sait-il si ce frère a lu un seul de ses livres ? Ses parents vivents à Nice, décidés à vendre la maison de Normandie. Aurélien s’occupe de la faire estimer et des démarches de mises en vente. Il retourne sur les traces de son enfance, revoit un ancien camarade, Hervé, qui est l’agent immobilier qui s’occuper de la vente de la maison, et s’interroge sur la disparition de Benoit, autre ami d’enfance, qui s’est suicidé.
Cette immersion dans ses souvenirs l’amène à s’interroger sur lui-même, sur sa relation récente avec Junon, avec qui il vient de rompre, et sur ses désirs, ses contradictions, ses difficultés à construire une relation amoureuse. Accueillant Michelle, la petite fille de Junon pour quelques jours, le paradis perdu de l’enfance revient à la surface, et rend l’âge adulte encore plus difficile à assumer. Il rencontre Irène dans un bar, rhumatologue de Paris en vacances dans la région. Que pourra-t-il nouer avec elle ? Et surtout, il rencontre par hasard l’épouse de Bénoit, son ami suicidé. Benoit n’aimait que lui. Et lui l’aimait-il comme Benoit l’aimait ? Comment Aurélien va-t-il pouvoir affronter l’avenir, sa mélancolie, sa solitude ?


Arnaud Cathrine signe un livre sur la difficulté d’être et de vivre avec les incertitudes, le refus des chemins balisés, les aspirations à l’amour qu’on ne parvient que difficilement à concrétiser, car rencontrer ce qui peut nous correspondre n’existe peut-être pas. Il y a un ton chez Cathrine qui est très réussi : celui d’un regard sans complaisance sur soi, dans un équilibre entre introspection et poids du réel. Interrogation sur le sens dans la vie, sur les fragilités des relations familiales et affectives, sur les possibles de la vie, avec une écriture sobre et précise, Je ne retrouve personne est une vraie réussite.

Zitto
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le 4 août 2015

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Zitto

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