J'aurais bien mis en titre une citation mais elle est trop longue et elle spoile un peu...

Roman d'anticipation à mi chemin entre enquête policière et politique, l'Eclipse nous plonge dans un monde à la fois étrangement familier et familièrement étrange, dense et cohérent. Les robots, les quelques outils et espaces ultra technologiques servent l'univers sans le saturer, nous menant dans une ambiance inquiétante par sa froideur. J'ai beaucoup aimé ces débuts de chapitres où un extrait d'article, de livre appartenant à l'univers nous met en contexte simplement et sans saturer la narration déjà riche.

L'intrigue est intéressante, laisse peu de zones d'ombres une fois qu'elle est démêlée, et malgré son côté complexe ne m'a pas parue abracadabrantesque. Elle s'intègre bien dans l'univers décrit, maintient un rythme suffisamment intéressant pour que l'on ne décroche pas. J'ai par contre trouvé que le traitement des personnages était très inégal, certains étant bien fouillés et d'autre à peine effleurés ou assez clichés, ce qui m'a parfois empêchée d'éprouver de l'empathie pour eux - mais peut-être était-ce voulu. Cranway, par exemple, ne m'a pas intéressée des masses. Je voulais voir progresser son enquête mais le personnage en lui-même m'a laissée assez indifférente.

L'écriture nous sert l'histoire de manière efficace, distillant les éléments en révélant juste ce qu'il faut. Assez pour que l'on fasse quelques déductions, ce qui permet d'éviter le côté frustrant et artificiel d'une révélation finale tombée de nulle part, assez peu pour ne pas tout comprendre tout de suite, pour louper des éléments et garder du suspense.

La profusion de points de vue et de personnages - même quaternaires - systématiquement nommés m'a gênée au départ et m'a perdue à plusieurs reprises, trop de noms à retenir à tel point que quand j'en voyais un nouveau je ne savais parfois plus si je l'avais déjà rencontré. Surtout que certains sont laissés de côté un bon moment avant de réapparaître. De même, et bien que ce soit justifié par le récit lui-même - je ne peux pas en dire plus sans spoiler - le passage de la narration entre la troisième et la première personne m'a un peu perturbée. J'aime bien les deux, pas trop leur mélange.

Côté écriture toujours, j'ai parfois été gênée par des dialogues argumentatifs que j'avais du mal à placer dans la bouche des personnages. Par contre, j'ai bien aimé la narration des scènes d'action, parfois un peu trop brutes - oserai-je dire beurk ? - parce que très visuelles, mais qui permettent de bien comprendre ce qui se passe.

Globalement un bon roman, surtout compte tenu du fait que c'est le premier de son auteur. Affaire à suivre et un 7 d'encouragement, donc.
Nomenale
7
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le 21 oct. 2013

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Nomenale

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