C'est sûr que ça va pas faire bander les foules que de lire ce texte, c'est surtout de l'interne à la base. C'est juste qu'en tant qu"acteur culturel" à un moment donné tu te remets en question.
C'est bien joli de vendre de belles histoires à t'en faire péter le portefeuille et la bibliothèque, mais à un moment, savoir d'où viennent les bouquins que tu vends, essayer de comprendre l'avenir de l'édition c'est devenu une question assez importante en ce qui me concerne.
Et c'est là que ça devient intéressant.
Publié en 1999 par le fils du fondateur de La Pléiade, André Schriffin était un éditeur indépendant franco-américain. Ce texte permet de comprendre que si aujourd'hui on en vient à avoir des caisses de merdes romanesques dans n'importe quelle gare ou à coté d'un rayon fruits et légumes, sans aucun intérêt intellectuel ni culturel derrière c'est bien "à cause de nous".
Parce que oui, l'Homme veut se "divertir" et en faisant ce choix, il permet aux gros conglomérats d'avoir des raisons de vendre de la daube qui libère des neurones et qui permet de t'abrutir plutôt que de te faire réfléchir.
Je vais pas faire le révolutionnaire de demain, moi aussi je consomme et j'aime les gros trucs bien commerciaux. J'en vois même certains venir avec leur "non mais c'est maintenant que tu te réveilles ?".
Merde (déjà) et puis.
A force de préférer une consommation médiocre de divertissement, ce bouquin nous montre comment on en vient à détruire la diversité. A détruire le genre de livres qui permet de comprendre certains faits de la société, de comprendre l'Homme, de voir des rayons entier de poésie disparaître des librairies indépendantes parce que les éditeurs préfèrent mettre des tunes dans ce qui fait vendre (parce que faut savoir branler les actionnaires dans le bon sens sinon tu peux mettre la clé sous la porte) plutôt que de soutenir des éditeurs soucieux de nous apporter un minimum de connaissance.
Voilà comme je l'ai dit, ce serait de la grosse hypocrisie que de dire que ce livre m'a ouvert les yeux et que ça donne envie de changer le monde, on a pas tous forcément envie de se prendre la tête à lire une oeuvre avec un dictionnaire à côté (moi le premier) mais putain y'a des fois où t'as quand même la boule au ventre.
Merci Vanellis Bell pour la découverte (comme quoi des fois le réseau et les rencontres ça sert pas qu'à payer des cocas).
Nique les best-seller !