AVIS A LA POPULATION EN FIN DE CRITIQUE !
Stanislas Wails... J'imagine que, comme moi, vous aimez chacun de ses livres par avance, vous n'êtes jamais déçus et vous les achetez le premier jour de la sortie en le réservant d'avance au libraire du coin. Ou alors, vous ne savez pas qui est Stanislas Wails et vous avez quelques raisons pour ça, vu que c'est son tout premier roman et qu'il n'est pas encore en vente.
Et oui, pour une fois, pour la première fois de ma vie, d'ailleurs, j'ai lu l'ouvrage quelques mois avant la sortie. Ca veut dire que vous n'avez pas besoin de vous précipiter dans l'instant chez votre fournisseur habituel, le livre ne sera pas disponible avant le 18 août. Je sais c'est dur, et en plus ma critique ne sert à rien, vu que vous l'aurez oublié dans trois mois...
Nonobstant, comme ce n'est pas tous les jours que je tombe en avant-première sur un exemplaire presse qui se balade, vous n'y couperez pas.
Tout d'abord, il faut savoir que le livre tourne beaucoup autour des enfants Matchaiev, il y a Pierre, l'aîné, et le plus responsable de la bande, Anne, romantique à fleur de peau et Joshua le petit dernier, l'inconstant de la famille... Après, il y a le père, bien sûr, et puis le deuil, et la vieille demeure familiale au fond de la Bourgogne, et tout cela oscille entre le Paris qui m'est proche (Bastille, mon petit paradis russe de la rue de Crimée, les bars que je fréquentais dans ma jeunesse...) et la région de ma naissance, autant dire que je bois du petit lait.
Tout ça manque quand même sacrément de mousquetaires ou de navires en flammes à mon goût, et c'est fou ce que le monde contemporain est moche, avec ses petites habitudes ennuyeuses, sa sacralisation du portable, ses questionnements existentiels permanents, ses romances tristes... On ne devrait pas avoir le droit d'écrire sur quelque chose d'aussi fade que le monde où nous vivons.
Chez les Machaiev, on se veut un peu à part, on écoute de la musique indienne et Vysotsky, on va voir des films japonais dans sa jeunesse et on lit des romans russes entre le dessin, le sanskrit et le karaté... Au final, cela fait tout de même un peu trop, mais il y a quelque chose chez eux qui m'intéresse malgré tout, parce que Wails sait nous les rendre attachants, ou, tout du moins, supportables.
Le roman arrive à distiller quelques moments de pure terreur, comme la scène de la lentille ou de l'écharde qui m'a fait repousser le livre quelques instants, mais c'est surtout sa drôlerie qui nous touche, souvent par surprise, et qui nous vole ainsi des rires brefs mais sonores à faire trembler mon lit charmant et la charmante demoiselle qui s'inquiète de ma santé mentale juste à côté.
C'est qu'il a une jolie plume le bougre, et c'est un homme allergique à la littérature d'après 1959 qui vous le dit. S'il y a des petits défauts, c'est rarement dans le style, mais plus dans sa maîtrise, ou dans le récit, et le livre se dévore en quatre heures sans vouloir lâcher prise.
(Je suis juste un peu déçu sur un point du livre, moi, celui que je préférai, c'était Roman,..)
La maison Matchaiev est un premier livre, ça compte dans une vie, si ça se trouve, ceci est la première critique littéraire jamais publiée sur Stanislas Wails, c'est pourquoi je me dépêche... En tout cas, moi, ce Wails, il m'intrigue assez pour vouloir lire le prochain, celui qu'il nous prépare aujourd'hui, sournoisement, et qui saura garder les qualités du premier, en plus drôle et en plus fou, peut-être.
Avoir envie de lire un livre contemporain, voilà bien la pire chose qui pouvait m'arriver sur terre.
COMME VOUS L'AUREZ COMPRIS, LE 18, C'EST DEMAIN, C'EST TOUT DE SUITE, C'EST PEUT ÊTRE DEJA HIER.
ALORS, SORTEZ VOUS LES DOIGTS UNE BONNE FOIS, SI VOUS VOULEZ LIRE LE MEILLEUR LIVRE FRANCAIS EDITE DEPUIS 20 ANS, FONCEZ AU PLUS VITE DANS VOTRE CREMERIE PREFEREE !
C'EST LE MOMENT OU JAMAIS DE ME FAIRE CONFIANCE, LES 5 PREMIERS A FAIRE UNE CRITIQUE RECEVRONT UNE RECOMPENSE INESTIMABLE Et PROBABLEMENT DAVANTAGE !
COMMENT, VOUS N'AVEZ PAS ENCORE LU LA MAISON MATCHAIEV ? QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ENTRE LES REPAS ?
(L'auteur de ses lignes tient à féliciter Seigneur Ao, Before-Sunrise, Kenshin, Mr Jones et Surestimé pour leur victoire si joliment méritée. Paul Labrador, Guyness, Ukhbar et Palouka ont, eux aussi, mérité toute notre estime).