Disons-le d'emblée, Le Paradoxe de Fermi vaut surtout pour ses vingt dernières pages, qui quand on les achève nous font penser : "Ah, c'était donc pour ça, les 180 premières, pour en arriver là !" Pas une déception pour autant puisque ces vingt dernières pages, qui constituent une discussion théorique et très pessimiste du célèbre paradoxe de Fermi, sont excellentes.
A mon avis, le livre vaut lecture essentiellement pour cette discussion finale, ainsi que pour quelques moments de bravoure, quelques observations pertinentes sur notre monde contemporain disséminées au gré des pages. Le reste est assez faible : l'écriture d'abord, trop triviale et bancale; les personnages à peine développés y compris le héros (il me semble que la bonne distance n'a pas été trouvée par la narration, on reste trop loin d'eux ce qui empêche d'éprouver une quelconque empathie pour leur sort); et l'analyse géo-politico-économique de la fin de la civilisation, assez convenue et peu crédible.
L'analyse (car il s'agit d'une analyse autant que d'un récit) des premiers moments après la chute de la civilisation, des contraintes de la survie dans une communauté post-apocalyptique, et encore une fois ces dernières pages sur le paradoxe de Fermi, valent tout de même la lecture pour qui s'intéresse (comme moi) à ces sujets. D'autant que le livre est court et se lit facilement.