Avani, petit-fils de Tahir qui mourut pour la cause de l'Ismaelisme, est envoyé par son père à la citadelle d'Alamut où commande Hassan Ibn Sabbâh. Cette forteresse est devenue un refuge pour les partisans d'Ali et un foyer d'opposition au calife de Bagdad, financée par le calife du Caire. Celui qu'on nomme dorénavant Ibn Tahir va alors rejoindre les fedayin, un groupe de combattant et d'érudit d'élite prêt à se sacrifier à la grandeur de leur cause.
Parallèlement, on retrouve la jeune Halima, vendue sur un marché oriental, emprisonnée dans une cage au sein d'une caravane qui traverse le désert. La belle Halima a peur de sa destinée lorsqu'elle est récupérée par un cavalier qui travaille pour celui qui l'a achetée. C'est alors qu'elle se retrouve dans des jardins magnifiques au milieu d'autres jeunes filles qui l'accueillent dans ce nouvel environnement.
Alors qu'Ibn Tahir découvre la joie de servir avec ferveur et qu'Halima découvre avec merveille sa nouvelle vie faite de leçons et de beauté, Hassan Ibn Sabbâh suit le plan qu'il a tracé depuis des années pour parvenir à ses fins.
Ce livre, retraduit récemment par Andrée Lück Gay dans la collection Libretto, reconnaît un renouveau grâce à sa dénonciation des esprits endoctrinés par la manipulation d'élites qui n'hésitent pas à développer la rage de leurs fidèles sur des mythes et des promesses illusoires.
À l'origine, si l'auteur situe son histoire dans l'Orient du 10ème/11ème siècle et utilise la figure historique d'Hassan Ibn Sabbah, c'est pour mieux dénoncer les mythes hitlériens et la folie des partisans de l'état national-socialiste. Car de la vie d'Hassan Ibn Sabbâh, l'époque contemporaine n'en connaît plus grand chose à part les fables syriennes récupérées par Marco Polo lors de ses voyages.
Mais cela n'empêche pas l'universalité de l'histoire de Vladimir Bartol de toujours passionner le lecteur. Une universalité qui trouve un écho dans le monde d'aujourd'hui alors que l'état islamique attire vers lui des jeunes hommes et des jeunes filles que rien ne prédestinaient à devenir des meurtriers.
La lecture de ce livre a été un véritable plaisir, l'attention tendue par la révélation des différentes intrigues politiques.
Ce roman est constitué de deux parties.
Une première où on nous présente la face extérieure de l'écrin où se déroule notre intrigue, la Cité d'Alamut et ceux qui y vivent. Dans cette partie, Hassan Ibn Sabbah est présent mais seulement dans le discours et les pensées des résidents d'Alamut. Il reste pour le lecteur aussi mystérieux que pour les personnages.
Et une deuxième partie qui commence lorsque Hassa Ibn Sabbâh fait physiquement son apparition et où l'on va peu à peu apprendre son plan et la mise en oeuvre de celui-ci.
Je n'en dirai pas plus, et j'en ai déjà dit beaucoup, pour vous laisser le temps de vous précipiter chez votre libraire ou votre bibliothèque et le lire du début à la fin.