Destinés à ceux qui aiment les gants de lézard...
Attention, il ne faut pas s’y tromper : Artères Souterraines n’est pas vraiment un roman, mais un patchwork de scènes déjantées, parfois hilarantes, ailleurs dérangeantes, vaguement cousues au fil d’une intrigue simple.
C’est trash, cynique, enlevé, ordurier, glauque, complètement outrancier, déviant, porté sur le cul et ses épisodes les plus… jubilatoires-tant-que-c’est-pas-à-toi-que-ça-arrive, mais aussi sur la corruption, le pouvoir, l’information…
Bon, la fin est complètement à chier, et on ne s’étonnera pas de voir Ellis, dans ses remerciements, insister sur le fait qu’il s’est speedé les miches pour ne pas trop exploser la deadline. J’ai failli en balancer le bouquin, tiens, mais on prend suffisamment son pied auparavant pour pardonner. De même, la relation d’attirance entre les deux personnages principaux est déjà vue et revue, donc vaguement pénible, mais compensée globalement par des dialogues ciselés qui fonctionnent parfaitement.
Restent des références culturelles, des personnages hauts en couleur (le secrétaire d’Etat et sa folie de compagnie), des scènes dantesques (***LEGER SPOIL*** la scène où des dizaines de pervs s’astiquent le poireau avec un gant de lézard devant un Godzilla japonais nanar pourrave est tout bonnement magnifique) et, au milieu de tout ce joyeux bordel, quelques réflexions intéressantes (Internet, la circulation instantanée de l’information et leur rapport au pouvoir, le mainstream, en fin d’ouvrage.)
Pas exceptionnel, mais recommandable, surtout aux amateurs des autres travaux d’Ellis.