De Georges Duroy à Georges Du Roy,
Sans alloc, sans RSA, sans éducation locale ni nationale, sans HLM, sans compassion, sans association, sans providence, sans état-providence, à la force d’un poignet brutal.
La philosophie Duroyiste est simple: la vie est une tragédie sans proposition divine ni métaphysique. Il n’y a pas d’au-delà, mais qu’un grand présent sublime. Soit on se coltine les courageux soit on se coltine les lâches. Duroy sélectionne les plus lâches pour parvenir à ses fins: les mesquins, les jaloux, les envieux, les névrosés.
L’histoire de Duroy, simple employé des chemins de fer devenu un Grand Rien fort riche, est celle d’une poétique du néant, celle d’un enculé génial. Tous les personnages du livre mis à disposition de Duroy pour son ambition démesurée semblent accablés d’un petit moi freudien et tous sont cartographiés dans leur décadence par un Maupassant inspiré. Vous pouvez y aller les yeux fermés, c’est jouissif.
Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons c'est mourir. Même vivre, c'est mourir.
Et puisqu’il nous faut tous mourir, appuyons sur l’accélérateur et les plus forts seront toujours les plus forts.
« On naît, on grandit, on est heureux, on attend, puis on meurt. Adieu ! Homme ou femme, tu ne reviendras point sur la terre ! Et pourtant chacun porte en soi le désir fiévreux et irréalisable de l'éternité, chacun est une sorte d'univers dans l'univers, et chacun s'anéantit bientôt complètement dans le fumier des germes nouveaux. Les plantes, les bêtes, les hommes, les étoiles, les mondes, tout s'anime, puis meurt pour se transformer. »
« Elle semblait sage en tout, modérée et raisonnable, une de ces femmes dont l'esprit est aligné comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme. »
Je n’entre pas dans l’immoralité de l’histoire. Ca n’aurait aucun intérêt.