« Par l’auteur de Downton Abbey »: c’est ainsi qu’est vendu le livre, et pourtant il est très loin de l’esthétisme, de la richesse et de la subtilité de la fameuse série britannique. Après un « Passé imparfait » plutôt réussi, Julian Fellowes nous livre une histoire dont il a le secret: mêmes intrigues, mêmes rouages, mêmes décors et, faute d’être suffisamment travaillée, elle manque de tomber dans le genre du roman de gare. Si le lecteur retrouve le décor familier des grandes maisons, des réceptions mondaines ainsi que les scènes de la vie aristocratique, les descriptions faillissent parfois à leur donner toute la dimension nécessaire par manque de détails et de légèreté. Il en va de même pour les personnages qui se révèlent assez inégaux: alors que certains enrichissent l’histoire, d’autres mériteraient d’être davantage exploités à défaut de quoi ils ne restent qu’à l’état de « personnages types ».
L’intrigue reprend les thèmes habituellement exploités par Julian Fellowes. Certains se lasseront peut-être de cette redondance mais ce n’est pas tant là que réside la maladresse que dans le manque d’originalité dans la manière dont ces thèmes sont exploités. En recourant à des trames déjà vues et des retournements de situation parfois prévisibles, l’auteur ne nous livre que la banale histoire, tirant un peu en longueur, d’un secret de famille risquant de mettre à mal celle qui le garde.
Un livre qui, bien qu’il se laisse lire facilement, a le défaut de tomber dans la facilité et de suivre des chemins déjà maintes fois empruntés alors qu’il aurait pu être une belle fresque familiale et historique.