Si tu pensais que les cartels de drogue se contentaient de vendre de la poudre et de rouler en grosses voitures, Cartel de Don Winslow est là pour te rappeler que la réalité est bien plus violente, impitoyable et cauchemardesque que n’importe quel film de gangsters.
Suite explosive de La Griffe du Chien, ce roman nous replonge dans la guerre sans fin entre Art Keller, l’agent de la DEA, et Adán Barrera, le baron de la drogue aussi charismatique que terrifiant. Cette fois, la violence a encore monté d’un cran : les cartels se livrent une bataille totale, les gouvernements sont gangrenés par la corruption, et personne n’en sort indemne.
Winslow frappe fort, avec un réalisme brutal qui te prend aux tripes. Son écriture est sèche, précise, chaque page suinte la peur, la tension et la rage. Pas de héros invincibles ici, juste des hommes qui essaient de survivre dans un monde où la morale est un luxe. L’intrigue est dense, documentée, et la frontière entre fiction et réalité est si fine qu’on se demande souvent si on ne lit pas un reportage sous couverture.
Le hic ? C’est parfois tellement violent qu’on doit faire une pause. Les exécutions, les massacres, la cruauté extrême : Winslow ne nous épargne rien. Ce n’est pas une lecture confortable, et certains passages donnent clairement envie de respirer un bon coup avant de continuer. Et puis, c’est touffu, long, intense : il faut s’accrocher.
Bref, Cartel, c’est une fresque hallucinante sur la guerre de la drogue, un thriller politique et criminel d’une puissance rare, et un livre qui te laisse groggy comme après un KO en pleine face. À lire absolument si tu veux du grand spectacle… mais avec une bonne dose de noirceur en prime.