Si t’avais encore un petit espoir que cette saga prenne une tournure inattendue, Cinquante Nuances plus claires est là pour t’achever. Parce qu’après les menottes et les “Oh mon Dieu Christian !”, place au mariage, aux baby plans et aux drames sortis d’un téléfilm de l’après-midi. Spoiler : le vrai fantasme, ici, c’est la stabilité conjugale.
On retrouve Ana et Christian, désormais officiellement Mr. & Mrs. Grey, mais ne t’inquiète pas, il reste encore quelques rebondissements pour pimenter leur relation (et non, je ne parle pas du dernier achat de jouets dans la Red Room). Entre jalousies mal gérées, vie de couple qui sent le compromis et une intrigue pseudo-policière qui tente maladroitement d’ajouter du suspense, on sent que E.L. James n’a pas totalement décidé si elle écrivait un érotique ou un soap opera.
Et c’est là que le bât blesse : là où le premier tome avait au moins le mérite de jouer avec l’interdit (même maladroitement), ce troisième opus tente de nous vendre un Christian Grey en mode mari parfait, papa potentiel et protecteur borderline. Exit le dominant mystérieux, bonjour le mec possessif qui vire au control freak domestique… sauf que tout le monde trouve ça normal parce qu’il est riche et qu’il a des abdos en béton.
Niveau écriture, c’est toujours aussi répétitif, avec des dialogues parfois aussi inspirés qu’une notice de machine à laver, et un manque cruel de tension (autre que sexuelle). Les scènes intimes ? Elles commencent à sentir le réchauffé, un peu comme une recette qu’on te ressert sans y ajouter d’épices.
Alors oui, si t’as tenu jusque-là, c’est que tu as une certaine affection pour ces personnages, et peut-être que voir Ana en mode "businesswoman qui tente d’exister" a son petit intérêt. Mais soyons honnêtes : le plus grand twist de ce tome, c’est à quel point Christian Grey devient un cliché de mari idéal sous couvert de possessivité toxique.
Bref, Cinquante Nuances plus claires, c’est le final d’une saga qui s’auto-domestique, qui essaie de te vendre le mariage et les bébés comme l’ultime forme du BDSM, et qui prouve une chose : parfois, les passions brûlantes finissent juste en discussions sur la couleur du papier peint.