Confessions d'un automate mangeur d'opium est sur le plan de l'ambiance parfaitement représentatif de l'esprit du steampunk : le Paris de 1889, année de la grande exposition universelle qui a vu la construction de la tour Eiffel, y a été modifié en profondeur par la découverte de l'éther, une mystérieuse énergie (d'origine et de nature largement méconnues) qui a permis la création de véhicules volants ainsi que d'automates plus ou moins perfectionnés. Et les héros de l'histoire ne dépareillent pas dans le tableau puisque Théo est aliéniste (il s'intéresse particulièrement aux effets de l'éther sur l'esprit humain) alors que sa sœur Margaret est une actrice célèbre sur les boulevards.
Cette ambiance générale, renforcée au fil du livre par quelques touches exotiques bien choisies tel que le vaporeux guérisseur asiatique, la rencontre avec Viliers de L'Isle-Adam (l'inventeur de l'androïde avec son Ève future) ou encore la moiteur des récits de voyage dans la jungle cambodgienne, est cependant le seul vrai point fort du roman.
En effet, l'écriture est par ailleurs assez insipide et l'alternance forcée des points de vue (un chapitre décrit l'histoire à travers les yeux de Margot, le suivant à travers ceux de son frère), si elle constitue un exercice intéressant, n'apporte pas grand-chose à l'histoire. Histoire qui aurait d'ailleurs tenu sans peine, temps d'exposition de l'univers compris, en moitié moins de pages. La conséquence pour le lecteur est une impression désagréable de dilution du récit et surtout la compréhension systématique du nœud suivant de l'intrigue deux-trois chapitres avant les protagonistes de l'histoire.
Samanuel
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le 30 mai 2011

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