Traduit en justice
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Je vais régner assis n-word, je vais mourir de-bout sur le podium il n’y a que nous. Tu veux t’assoir sur le trône, faudra t’asseoir sur mes genoux
(Vous noterez l'utilisation du n-word : En effet, je ne suis point négrophobe, j'ai lu Aimé Césaire)
Pas besoin de le lire pour l'affirmer.
Dostoïevski (Dosto pour les intimes) est le D.U.C de la littérature. Oui, je l'affirme en toute conscience, il est aux lettres ce qu'Elie Yaffa, compositeur du 21ème, est à la symphonie.
Croyez-moi, j'ai fait hypokhâgne.
Pensez-vous un seul instant que quiconque exposant dans des threads Twitter ses oeuvres préférées de Dostoïevski l'ait vraiment lu ? Que vous êtes naïfs. Allez suivre 60SecondesRapFR, en termes d'analyse qualitative, on est sur le même bord.
Non, les véritables lecteurs de notre duc sont nos chers camarades de psycho en L1 à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, que nous autres hypokhâgnes checkons quand il faut pointer au chomâge. On les reconnait de loin : assis au Soufflot, parmi les L1 de droit et leurs codes civils, eux, exposent sur leur table leur très chère édition Babel de Crime et Châtiment.
Mon prof' m'a dit : "tu finiras à Nanterre", je n'voulais pas réussir de toute manière
Ils ne vont au café pour voir personne, seulement montrer au monde combien leur âme est torturée, et combien ils sont différents de nous autres, lambda insensibles à toute grandeur littéraire.
Ils ne sont pas en fac de philo, pourtant ils n'ont qu'un nom à la bouche : Nietzsche (NDLR : D.U.C de la philosophie). On lit Dosto et on se sent übermensch.
Le lectorat de Dostoïevski est une pétasse cynique. Subversif. Différent. Misanthrope. Ses opinions dérangent.
Le lectorat de Dostoïevski, c'est Eric Zemmour.
Le rap est une sous-culture d’analphabète
Le phrasé de Dostoïevski, c’est le rap. C’est ce qui touche même ceux qui ne lisent pas. Il est ce qui est trendy et séditieux à la fois. Les jolies petites pétasses se plaisent à l’exposer dans leurs bibliothèques. J’ai beaucoup aimé la couverture du livre, froide et impersonnelle (un peu comme mon âme).
Pour ceux qui me parleront du contenu… Je peux vous avouer que j’ai fortement apprécié, à l’ouverture du livre, la police d’écriture.
J’ai néanmoins noté sur la quatrième de couverture que Dostoïevski n’est pas woke : en effet, il ne semble pas utiliser l’écriture inclusive. Et ça, c’est quand même un problème majeur.
A l’heure où j’écris cette critique, le livre me sert d’accoudoir très confortable. Je ne regrette pas l’investissement dans cette édition pour le moins onéreuse. J’ai tout rentabilisé.
Je suis vraiment navrée pour la piètre qualité de cette critique, mais bien que vous ne l’auriez sans doute pas remarqué aux vues de votre vacuité intellectuelle, je n’ai pas eu le temps de lire ce bouquin de Nabokov.
Vous pouvez faire confiance à un meurtrier pour avoir une prose alambiquée
Vous constaterez que j’ai fait l’effort, néanmoins, de me documenter, afin de clore en beauté cette critique, dans les règles de l’art.
(L’écriture de cette critique a été l’occasion d’un moment de partage entre le trio de clercs Amedor de Mollans)
Créée
le 11 juil. 2019
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