Traduit en justice
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Après plus d'un mois après la fin de ma lecture je suis toujours en digestion.
Outre la virtuosité évidente de Dostoïevski, le côté noir du meurtre & de l'étude psychologique dont on se demande s'il est possible de la pousser plus loin… il me reste quelques questions bien plus simples.
Pourquoi s'attache-t-on autant à ceux qui nous repoussent ?
Est-ce seulement pour l'auteur une façon d'introduire ses réflexions ou est ce inspiré de la Russie de cette époque cette faculté qu'on les personnages de dialoguer à propos de sujets graves, mi profonds mi légers avec un inconnu sur le pas d'une porte ou encore dans la rue ?
D'où vient ce phénomène étrange que souvent les hommes (bien plus que les femmes d'ailleurs il me semble) sont souvent en admiration totale devant quelque uns de leurs semblables. Rhazoumikhine qui se comporte presque en « fan » avec son « pseudo-ami » Raskolnikov. Svidrigaïlov capable de le suivre dans la rue plusieurs heures, fasciné par ses attitudes. Et pourtant ce jeune taciturne n'est pas dans une dynamique de séduction de ses contemporains…
Y a-t-il un message politique derrière le fait que l'évènement crucial du roman , le meurtre, soit motivé par une envie de calquer l'ennemi des russes, l'empereur Napoléon ?
Est ce un signe que dans un roman aussi profond, ce soit l'Amour qui ait le dernier mot?! Il peut paraitre naïf de considérer que ce roman "finit bien" mais je me plais à y voir une promesse d'espoir, et en refermant le livre être surprise de murmurer "Merci Dostoïevski"
Et enfin existe t- il réellement sur terre quelqu'un d'aussi intelligent que le juge Porphyre ? Avec une sensibilité psychologique aussi affutée, une capacité de se contenir digne des meilleurs acteurs, une intuition qui ferait pâlir celles qui croient que ce don est exclusivement féminin ; mais chez qui cet excédent d'intelligence ne conduit ni à la méchanceté, ni au vice, ni à l'isolement social. Un personnage auquel les critiques ne s'attachent pas beaucoup mais qui pourtant est, je crois, littéralement ‘incroyable'.
Créée
le 3 oct. 2015
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