Dehors les chiens, les infidèles par dadujones
Bon, bah encore une très bonne surprise. Tout ce que je connaissais de Maïa Mazaurette, c'était les "Péchés Mignons", en collaboration avec Arthur de Pins, et je trouvais ça moche et pas intéressant. Je partais pas de grand-chose, mais madame Fantasy sonnait du tocsin, donc, j'y fourrai mon nez (d'une certaine manière).
Sans aucun regret. Un bouquin efficace, des personnages riches, très riches, un univers original et une histoire qui laisse peu de répit. Et puis, un procédé que j'aime beaucoup en général, et en particulier dans la Fantasy: on commence sans rien expliquer du monde, des personnages, ça débute en pleine action, et le champ va s'élargir lentement, rendant compréhensible petit à petit l'environnement, et les interactions des personnages avec celui-ci.
Au final, ce sont tout de même les personnages qui font la force de ce bouquin à l'écriture très honnête. Ils ont une force, et un charisme qui s'imposent avec une certaine évidence, et une très chouette complexité psychologique sans non plus tomber dans le mélodrame freudien (oui, le mélodrame freudien, j'insiste). L'investissement à leur égard a été rapide pour moi, et j'ai quand même un peu tremblé pour eux à pas mal de reprises.
Ça marche, c'est vraiment à lire, et ça me fait oublier le graphisme insupportable du père De Pins, qui m'a gâché quelques bonnes pages de Fluide, et auquel j'associais systématiquement, par un tour secret et effroyablement réducteur de mon saint esprit Maïa Mazaurette.